Pas de chichi au Yamayu Santatsu, à Luxembourg : des petites tables, des salles privées, un comptoir derrière lequel s’échine le sushiman et quelques tabourets pour le regarder officier.
Du Japon, on aime certains clichés. Au premier rang, celui de ces espaces confinés, perdus dans les ruelles des mégalopoles nippones, où l’on peut parfois croiser l’exceptionnel accoudé à un comptoir. C’est à la fois ce luxe et cette simplicité qui savent séduire.
En plein cœur de Luxembourg, rue Notre-Dame, entrer dans le Yamayu Santatsu ferait presque voyager le gourmand à 10 000 kilomètres de la vieille Europe. Sitôt mis les pieds dans le minuscule établissement, l’odeur de la sauce soja, du navet blanc râpé et du wasabi vous saisissent : bienvenue à Tokyo. Plusieurs options s’offrent alors au visiteur entre une petite table au rez-de-chaussée, des salles privatives dans les étages, et bien sûr, le choix des amateurs, les tabourets aux premières loges.
Depuis 30 ans au Belux
Ici, tout respire le Japon, et on est loin des adresses à la mode, qui réinventent chaque semaine le sushi jusqu’à le dénaturer. Le poisson et le riz, les deux matières premières, sont respectés, exaltés, dans des réalisations sans surprise mais totalement maîtrisées. Du classique mais du classique de qualité, avec le poisson cru mais aussi les tempuras, tout aussi succulentes.
Rien d’étonnant, quand on sait que l’homme à l’origine du Yamayu Santatsu, Monsieur Kurasawa, s’est lancé en 1988 à Anvers, en Belgique. Depuis près de 30 ans, il tente de rendre en cuisine les saveurs d’une gastronomie japonaise qu’il a apprise dans son pays, avant de s’envoler pour l’Europe afin de découvrir le monde. D’abord dans les cuisines de compatriotes déjà installés, avant de se lancer à son compte et d’ouvrir une deuxième adresse, au Luxembourg.
Pour Le Guide Michelin , où figure chaque année avec une rare régularité ce Yamayu Santatsu, les sushis rivalisent ici «sans nul doute avec ceux de Tokyo.» Cela ne fait aucun doute. Même les prix sont parfois un peu trop proches de ceux de Tokyo.
Christophe Chohin
Bonne table. Yamayu Santatsu, 26 rue Notre- Dame, Luxembourg. Tél. : 46 12 49. Carte : 40 euros.