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Des dizaines de tombes romaines de bébés découvertes à Nîmes


Les ossements des enfants «fins comme du papier à cigarette» ont été trouvés dans des coffrages en pierre ou des amphores. Ils doivent être analysés et datés. (photo AFP)

Des dizaines de tombes de bébés et fœtus du début de notre ère ont été découvertes près des vestiges du rempart romain de Nîmes, a expliqué mercredi un archéologue de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).

« On a trouvé une soixantaine de tombes, dont une cinquantaine de tombes de périnataux (NDLR : moins de six mois) et de fœtus au pied du rempart romain dans ce qui était une zone funéraire publique du début de notre ère, du premier au deuxième siècle », a indiqué à la presse Richard Pellé, le responsable de la campagne de fouilles. « C’est vraiment très impressionnant sur un aussi petit périmètre ».

Les ossements des enfants « fins comme du papier à cigarette » ont été trouvés dans des coffrages en pierre ou des amphores. Ils doivent être analysés et datés.

« À une époque où la mortalité infantile était très élevée, on a pu observer que les parents accordaient un grand soin aux tombes de leurs enfants même si l’enfant n’avait aucun statut juridique, aucune existence avant l’âge de trois ans dans la société romaine », ajoute-t-il.

Quatre tombes de chiens et sept tombes d’adultes ont également été trouvées sur le même site.

Parmi elles, une fosse proche de la route de Sauve (Gard), contenant les ossements d’une femme, ayant « une position très particulière et rare : la main appuyée sur la joue, les jambes sur le côté, elle portait une parure, notamment deux bagues et un bracelet et des chaussures », relève l’archéologue, qui formule l’hypothèse que cette femme enterrée dans une zone publique était probablement de passage dans la cité antique de Nîmes.

Depuis 1989, l’enceinte romaine du Haut-Empire de la cité de Nîmes est inscrite aux Monuments historiques. Depuis 2014, Richard Pellé et son équipe ont mené six campagnes de fouilles qui ont permis d’enrichir les connaissances sur l’histoire de Nîmes.

En 2019, pour cette ultime campagne, les archéologues ont localisé leurs travaux près de la tour inférieure, accolée à la route de Sauve.

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, présent mercredi sur le chantier de fouille, a déclaré qu’il « réfléchissait » avec l’équipe municipale aux aménagements possibles du site.

De son côté, Richard Pellé, souligne également le côté « exceptionnel et magnifique du rempart romain nîmois », de part son ampleur sa grandeur (six kilomètres), son côté « ostentatoire » et l’originalité de ses tours massives. « C’est un des plus grand remparts du monde méditerranéen, il faut qu’il soit conservé et mis en valeur, y compris par les propriétaires privés qui en ont un bout sur leur terrain », espère-t-il.

AFP

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