Une juge de Madrid en charge du dossier de demande de reconnaissance de paternité concernant l’artiste surréaliste espagnol Salvador Dali a ordonné son exhumation le 20 juillet pour des prélèvements ADN, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
La décision fait cependant l’objet d’un recours qui, s’il était pris en compte, bloquerait l’exhumation. Une porte-parole de la Fondation Salvador Dali à Figueras, la ville natale du maître, a indiqué avoir reçu un document judiciaire lui notifiant l’exhumation pour le jeudi 20 juillet. Les prélèvements ADN seront faits directement dans la tombe et seront envoyés à un institut de Madrid pour analyse. La fondation, située dans le théâtre-musée de Dali où repose sa dépouille, a cependant déposé un recours contre la décision de la juge qui a ordonné fin juin les prélèvements ADN sur le peintre mort en 1989.
Mardi, la justice avait réalisé une extraction de salive de la plaignante, Pilar Abel Martinez (photo ci-contre). Cette voyante de Figueras âgée de 61 ans tente depuis des années de prouver qu’elle est la fille unique de l’artiste excentrique. Selon sa version des faits, qui comporte des zones d’ombre, sa mère a rencontré Dali alors qu’elle travaillait comme employée de maison chez des amis du peintre dans la station balnéaire de Port-Lligat. Elle s’est mariée à un autre homme une fois enceinte, donnant naissance à Pilar. Celle-ci affirme qu’à huit ans, sa grand-mère lui a révélé l’identité de son père. Sa mère lui aurait ensuite confirmé cette histoire, en 2007 et, selon elle, il y aurait d’autres témoins.
La juge a estimé que l’exhumation était « nécessaire car il n’existe pas d’autres restes biologiques ni personnels pour effectuer une comparaison ». Le procès est prévu le 18 septembre à Madrid. Les accusés sont la Fondation Salvador Dali et le ministère du Budget, héritiers du grand patrimoine légué par l’artiste. Si la filiation était prouvée, Pilar Abel pourrait entamer des procédures judiciaires pour réclamer sa part de l’héritage.
Le Quotidien/AFP