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Découverte d’un rare tableau de Salai, proche de Léonard de Vinci


L'œuvre montre "une connaissance parfaite du sfumato léonardesque". (Photo : DR)

Une Madeleine pénitente, tableau de Salai, plus proche collaborateur de Léonard de Vinci, a été découverte récemment et sera mise aux enchères le 18 novembre par la maison de ventes Artcurial, a indiqué lundi l’expert des maîtres anciens Eric Turquin.

On ne connaît que quatre ou cinq tableaux authentifiés comme étant de la main de Salai, dont « le Christ rédempteur » conservé à la Pinacothèque Ambrosienne de Milan, les autres étant en mains privées.

Gian Giacomo Caprotti, dit Salaì (1480-1524), a été le plus proche compagnon de Léonard De Vinci – son élève, garçon d’atelier, modèle, trésorier, agent, amant. Le maître de la Renaissance lui aurait donné le surnom de « Salai » – synonyme de « petit diable »–  en raison de ses bêtises, petits vols, mensonges.

« Ce tableau sort véritablement de la nuit. Son propriétaire, qui l’avait acheté pour une somme modeste, nous l’a confié pour la vente. Il nous est arrivé sans attribution. C’est Cristina Geddo (experte reconnue de la période du XVe siècle lombard), qui, venue de Milan, nous a révélé que c’était de Salai », a expliqué Eric Turquin.

De 65 cm sur 50 cm, le tableau est en bon état mais demande à être nettoyé, le vernis qui le recouvre partiellement étant sale et oxydé.

Marie-Madeleine y est représentée sur fond noir, le regard levé en extase, les bras croisés. Le corps nu, longiligne, est partiellement couvert par une chevelure abondante de couleur brun-doré : une caractéristique que l’on retrouve dans le Christ de Milan.

Le caractère est ambigu, entre sacré et profane. Les lèvres sont pulpeuses et sensuelles.

« La leçon du maître interprétée avec une certaine autonomie »

« On a retrouvé des empreintes digitales : le peintre a écrasé son pouce sur la peinture fraîche, ce qui est caractéristique de la technique de Léonard et de Salai », a expliqué Eric Turquin.

L’œuvre montre « une connaissance parfaite du sfumato léonardesque ». Et une autre caractéristique  » est un trait blanc marquant la paupière inférieure, donnant une sorte de dureté qui souligne l’œil », a relevé l’expert.

Pendant plus de 25 ans auprès de Léonard, « Salai a pu assimiler la fine technique du maître, en se positionnant comme l’un des plus influents divulgateurs des modèles léonardesques à travers la production de copies et variantes des chefs-d’œuvre de Leonard. Mais il est aussi l’auteur d’œuvres originales qui témoignent de la leçon du maître interprétée avec une certaine autonomie », a souligné Eric Turquin.

Le tableau est estimé entre 100 000 et 150 000 euros.

LQ/AFP

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