Si le covid-19 jette une ombre sur certains concerts en début d’année, 2022 ne demande qu’à briller sur plateformes et platines avec des retours attendus, comme Stromae, Pete Doherty, Tears for Fears ou encore Jack White.
Heureusement qu’il y a les disques. Aux Pays-Bas, Eurosonic, festival défricheur des musiques actuelles à Groningen, sera réduit à une édition virtuelle, en ligne (du 19 au 22 janvier). Et en France, c’est le retour des jauges (2 000 personnes maximum en intérieur, 5 000 en extérieur) et de l’interdiction des concerts debout jusqu’à la dernière semaine de janvier.
Au Luxembourg, le régime 2G+ restera en application pour les lieux de culture – comme pour les bars, restaurants et évènements sportifs – jusqu’au 28 février 2022.
Comme un pied de nez à ces restrictions, le nouvel album de Stromae s’appelle Multitude (sortie le 4 mars). L’engouement est à la hauteur de l’attente, alors que le Belge, éreinté par sa dernière tournée, s’était retiré du circuit musical depuis 2015.
«Il est parti en pleine lumière, tout ce qu’il fait est tellement pensé, léché», résume Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine, festival francilien qui le programme en août. Le clip de son premier single, Santé, dévoilé mi-octobre, a déjà été visionné plus de 22 millions de fois sur YouTube.
L’année 2022 sera rock!
Autre artiste passé dans l’essoreuse (de ses propres excès cette fois), Pete Doherty, leader du groupe The Libertines, revient également. Pas de date annoncée pour sa part, mais un premier morceau en éclaireur lâché mi-novembre, The Fantasy Life of Poetry & Crime.
À ses côtés pour ce titre délicat, on trouve Frédéric Lo, auteur-compositeur méconnu du grand public mais réputé dans le milieu : il avait remis en selle Daniel Darc, autre grand brûlé du rock’n’roll, et travaillé avec Stephan Eicher ou l’orfèvre pop anglais Bill Pritchard. «On s’est très bien entendus, donc on a un album», confesse dans le magazine Vinyle & Audio Pete Doherty, qui a refait sa vie à Étretat, en Normandie.
Jack White, autre guitariste tellurique qui avait, comme Doherty, relancé le rock dans les années 2000 avec son groupe The White Stripes, déboule en 2022 avec non pas un, mais deux albums, Fear of the Dawn (sortie le 8 avril) et Entering Heaven Alive (sortie le 22 juillet).
Un premier extrait, Taking Me Back, permet d’entendre que le musicien qui a multiplié, ces vingt dernières années, les projets en solo ou en groupe (avec The White Stripes, The Dead Weather ou encore The Raconteurs) n’a rien perdu de sa force de frappe.
Bloc Party, autre vitrine des six-cordes déchaînées des années 2000, renaît lui aussi. Leur sixième album, Alpha Games, est prévu pour le 29 avril et le groupe anglais a déjà lancé son revigorant single Traps.
Est-ce parce que les Rolling Stones fêteront en 2022 leurs 60 ans de carrière qu’autant de groupes de rock reviennent ? La liste ne s’arrête pas là : Placebo se présente aussi avec Never Let Me Go (sortie le 25 mars).
Même les vétérans pop-rock de Tears for Fears, près de 40 ans de carrière et des fans qui comptent, entre autres, The Weeknd, sortent d’un silence discographique de dix-huit ans avec The Tipping Point (sortie le 25 février).
Relève en «chaise longue»
Qu’on se rassure, la relève pointe aussi le bout de son nez, avec Wet Leg et son album du même nom (sortie le 8 avril). Ces deux Anglaises venues de l’île de Wight clignotent déjà dans les radars avec leur single au titre francophone Chaise longue, qui cumule 2 millions de vues sur YouTube et 6 millions d’écoutes sur Spotify.
Une tournée doit s’étirer de janvier à juillet, si la pandémie le permet, entre le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, le Mexique et l’Europe (où le duo devrait passer par l’Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas… mais pas le Luxembourg).
Chez les Français, il y a aussi du revival dans l’air, puisque Renaud a promis un album de reprises au printemps. Dans quel état sera sa voix ? Son timbre était déjà très abîmé sur son dernier album, Les Mômes et les enfants d’abord (2019).
Fishbach, remarquée en 2017 avec À ta merci, sort également de sa retraite dans la forêt des Ardennes. Son titre Masque d’or, irrigué par un groove années 1980, sa signature, précède un nouvel album pour février.
Enfin, le maestro de l’electro Kavinsky, consacré mondialement avec Nightcall, un titre devenu culte sur la bande originale de Drive (Nicolas Winding Refn, 2011), donne lui aussi des signes de vie.
Après sa collaboration avec The Weeknd sur le morceau Odd Look (2013), il dégoupille Renegade, premier extrait d’un second album, Reborn, sans date d’atterrissage précisée.
LQ avec AFP
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