Phénomène encore « marginal » mais en expansion, la consommation d’insectes comme des grillons, criquets, fourmis ou chenilles, peut présenter des dangers pour la santé en particulier chez les personnes allergiques.
Pour la première fois, une agence officielle se penche sur l’entomophagie, à savoir le fait de manger des insectes, et sur les « risques sanitaires » liés à cette consommation en développement en particulier sous forme d’apéritif. L’Anses qui est l’Agence nationale française de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, a cherché à évaluer les « dangers sanitaires » potentiels de cette nouvelle pratique et la valeur nutritive de ces animaux.
« En attendant la mise en place de normes spécifiques et d’un encadrement adapté, l’Anses appelle les consommateurs à la prudence notamment s’ils présentent un terrain favorable aux allergies alimentaires », souligne l’agence. L’allergie représente en effet le principal risque sanitaire pour les consommateurs d’insectes, estime l’Agence qui souligne qu’il existe des substances allergènes (provoquant des allergies) communes ou très proches entre les insectes et les crustacés ou les mollusques.
D’autres dangers peuvent guetter les consommateurs d’insectes. Ces derniers peuvent en effet être contaminés par des parasites, des bactéries ou des champignons, observe l’Anses. Aussi « l’élevage, la préparation et la commercialisation d’insectes pour l’alimentation devraient être entourés de précautions spécifiques », estime l’Agence. L’Union européenne devrait établir une liste des insectes pouvant être consommés et une liste négative d’espèces présentant des dangers et doivent être interdites à la consommation, juge l’Anses.
Elle préconise aussi un meilleur encadrement des conditions d’élevage, de production d’insectes et de conditionnement avant la consommation. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, a lancé en 2013 un programme pour encourager l’élevage et la consommation d’insectes, jugeant que cette nourriture bon marché et écologique pourrait être l’une des clés pour nourrir les neuf milliards d’humains attendus pour 2030.
Quelque 2,5 milliards d’humains mangent déjà régulièrement des insectes, principalement en Asie, selon la FAO. En Europe « l’idée de développer une production industrielle d’insectes fait son chemin », relève l’Anses, même si la qualité nutritive de ces animaux varie de manière « importante » entre les différentes espèces et d’un élevage à un autre.
AFP