Coutumière des tribunaux français ces dernières années, après des performances controversées, l’artiste Deborah De Robertis est de retour au Luxembourg dans un registre moins sulfureux : elle coanimera une conférence-débat mercredi à Neimënster, avec pour thème « le sexe-caméra ».
Sa démarche, qui s’appuie sur la provocation en tant que questionnement sociétal sur la condition féminine, lui a valu quelque déboires judiciaires au travers de poursuites pour exhibition sexuelle (dont elle a été relaxée, NDLR). C’est que la justice n’a pas pour habitude d’évaluer la portée d’une création artistique ni l’interprétation que l’on en fait.
D’autres, en revanche, tentent de pousser plus loin la réflexion et sondent son œuvre au-delà de l’emballement médiatique. Ce sera l’objet de la conférence-discussion organisée à Neimënster par l’Institut Pierre-Werner, en présence de l’intéressée.
« C’est elle qui juge, qui décide et qui agit »
« Comment comprendre le travail de l’artiste italo-luxembourgeoise la plus controversée du moment ? Qui est cette Deborah De Robertis, dont tout le monde parle et qui fait le buzz sur les réseaux sociaux ? […] et surtout : pourquoi fait-elle ce qu’elle fait ? », écrit Ainhoa Achutegui, dans « Le corps révolutionnaire qui regarde. L’œuvre de Deborah De Robertis » (Forum de juin 2019. La directrice de l’abbaye de Neunmünster sera d’ailleurs au côté de l’artiste lors de cette soirée à laquelle participera également Geneviève Fraisse, philosophe et historienne de la pensée féministe.
«Deborah De Robertis, dans une tradition d’artistes féministes depuis les années 1960-70, n’accepte plus le rôle octroyé aux femmes dans le monde des arts. […] [Elle] incarne une forme contemporaine d' »empowerment » des femmes, car c’est elle qui juge, qui décide et qui agit. […] Elle n’est plus dans la réaction mais s’impose, en tant qu’artiste, en tant que femme, dans l’Histoire, elle participe à son écriture. […] dévoile son sexe pour dénoncer le regard que porte la société sur les femmes et elle continuera à le retourner », estime encore Ainhoa Achutegui.
Mercredi 23 octobre, 19h. En français. Tarifs : 10 euros / 5 euros (réduit) / 1,50 euros (Kulturpass)