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[Cinéma] « Yesterday » : les Beatles oubliés de tous, mais pas de Danny Boyle


Après un mystérieux "black out" ayant frappé la Terre, Jack se rend compte que tout le monde, sauf lui, a oublié l'existence des Beatles ! (capture YouTube)

A défaut du nouveau James Bond, le réalisateur anglais Danny Boyle s’amuse avec un autre joyau de la pop culture britannique – Les Beatles – en nous entraînant dans un monde qui aurait oublié Paul, John, George et Ringo.

Le réalisateur de Trainspotting ou Slumdog Millionnaire s’était vu confier le 25e épisode des aventures de 007 (actuellement en tournage) avant d’y renoncer pour cause de « différends artistiques ».

Une page douloureuse qu’il tourne sur un sourire avec Yesterday, en salles mercredi, comédie romantique sucrée à souhait et rythmée par les classiques des Beatles. Paul McCartney a donné sa bénédiction pour que sa célèbre ballade serve de titre à ce film qui porte la marque du scénariste Richard Curtis, maître incontesté des romances « made in Britain » (de Quatre mariages et un enterrement à Coup de foudre à Notting Hill en passant par Love Actually ou les Bridget Jones).

Espiègle, sir Paul a néanmoins proposé de rebaptiser le film Scramble Eggs… « Quand nous lui avons écrit, Paul nous a rappelé que c’était comme ça qu’il avait appelé la chanson quand il s’était réveillé, cette mélodie en tête. Il nous a dit : Appelez donc votre film comme ça ! », raconte Danny Boyle, l’œil pétillant.

Yesterday, c’est la chanson que joue Jack, un musicien amateur, pour étrenner une nouvelle guitare offerte par quelques amis. Il a cassé la sienne dans un accident consécutif à un mystérieux « black out » ayant frappé la Terre. Face aux mines émues de ses amis, il se rend compte que tout le monde, sauf lui, a oublié l’existence des Beatles !

La pop britannique inspire le 7e art

Et voilà le chanteur jusqu’ici sans succès, avec pour seule fan son amie d’enfance, doté d’un nouveau répertoire inespéré, pour peu qu’il réussisse à se souvenir des paroles.

Un scénario dont le point de départ pourra rappeler aux spectateurs français celui de Jean-Philippe, ce film où Fabrice Lucchini, fan de Johnny Hallyday, se retrouvait projeté du jour au lendemain dans un monde où Jean-Philippe Smet n’était pas devenu une rockstar. D’autres y verront des similitudes avec une bande dessinée française publiée en 2011 par David Blot et Jérémie Royer qui, avec le même titre, emmène un musicien dans les années 60 où il va avoir du succès en empruntant les chansons des Beatles. Une bande dessinée que ses auteurs ont mis gratuitement en ligne cette semaine.

Mais une série britannique plus ancienne, Goodnight Sweetheart, reposait sur un pitch approchant.

Avec Yesterday, Danny Boyle laisse tomber son style parfois « clippé » à outrance pour un hommage plutôt sobre et joyeux aux chansons du « Fab Four », qui vont valoir à Jack d’être repéré par Ed Sheeran (dans son propre rôle) et l’industrie musicale, non sans quelques peurs d’être démasqué. « Il faut laisser parler l’œuvre des Beatles par elle-même et ne pas se bercer d’illusions en pensant qu’on pourrait l’améliorer », souligne Boyle.

Venant après les biopics récents sur Freddie Mercury (Bohemian Rhapsody) ou Elton John (Rocketman), ce film confirme que la pop musique britannique n’a pas fini d’inspirer le 7e Art.

LQ/AFP