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[Cinéma] «We Live in Time» : alchimie et guérison


Pour Florence Pugh, les deux acteurs en ont appris davantage sur leurs personnages et l'un sur l'autre au fur et à mesure du tournage. (Photo : studiocanal)

Les acteurs Andrew Garfield et Florence Pugh, tous deux nommés aux Oscars, ont du mal à expliquer comment se crée l’alchimie à l’écran, mais ils en ont à revendre dans le nouveau film romantique We Live in Time.

Le réalisateur John Crowley emmène le public dans le voyage intime d’une histoire d’amour, depuis les rendez-vous et les relations sexuelles torrides jusqu’à la fondation d’une famille et la lutte contre le cancer, en passant par des instantanés de leur existence, tout cela dans le désordre. We Live in Time, septième long métrage du réalisateur irlandais, raconte l’histoire de la cheffe étoilée Almut (Florence Pugh) et de Tobias (Andrew Garfield), un employé de la société de céréales Weetabix, qui se rencontrent de la manière la plus maladroite qui soit : elle le renverse avec sa voiture.

Pour Florence Pugh, les deux acteurs en ont appris davantage sur leurs personnages et l’un sur l’autre au fur et à mesure du tournage. «C’était une expérience magique», avait déclaré l’actrice britannique de 28 ans au dernier festival de Toronto, début septembre, où le film, qui était présenté en avant-première mondiale, avait reçu un accueil chaleureux. «Nous avons discuté de ce qu’est l’alchimie et d’où elle provient, et en fin de compte, nous ne le savons pas, à part le fait que nous étions tous les deux prêts à sauter ensemble, et c’est probablement la raison pour laquelle le film semble si fou et si brut», a poursuivi l’actrice.

Il y a en effet des moments de colère brutale entre le couple, mais aussi une tristesse paralysante et, avant cela, l’excitation sauvage d’avoir un enfant en accouchant d’urgence dans les toilettes d’une station-service. «Je suis tellement heureux de l’avoir fait et d’avoir pu le faire avec Florence», a déclaré pour sa part Andrew Garfield. «Je ne pense pas que c’était fait pour être avec quelqu’un d’autre», a ajouté l’acteur de 41 ans, qui faisait une pause lorsqu’il a reçu le scénario de Nick Payne et qui a rapidement sauté sur l’occasion de retravailler avec Crowley, qui l’avait révélé dans Boy A (2007).

Je voulais faire une histoire d’amour depuis un certain temps

L’acteur britannico-américain a affirmé que le film était «comme un rituel de guérison sacré», lui permettant de gérer «certaines pertes que j’ai subies et certains désirs que j’ai éprouvés». Pour Crowley, la structure non linéaire du scénario écrit par Payne est une «invitation ludique au public à commencer à reconstituer le film».

Il a expliqué que le tournage s’est déroulé dans le désordre, bien que l’équipe n’ait pas voulu que les deux acteurs «sautent de manière schizophrénique» d’une période à l’autre chaque jour. Les quelques jours où il y a eu des scènes qui se sont déroulées à trois époques différentes «étaient un vrai casse-tête pour eux» et «un exercice technique et émotionnel très intéressant», a-t-il poursuivi.

Après avoir travaillé l’année dernière sur l’énorme succès Oppenheimer (Christopher Nolan, 2023) et l’épopée de science-fiction Dune 2 (Denis Villeneuve, 2024), Florence Pugh a mentionné qu’elle était ravie du changement de genre pour We Live in Time. «Je voulais faire une histoire d’amour depuis un certain temps», a-t-elle insisté.

Une différence d’âge sans importance

Lorsque le personnage qu’elle incarne apprend qu’elle est atteinte d’un cancer des ovaires, elle s’efforce d’équilibrer le peu de temps qu’il lui reste entre sa famille et ses objectifs professionnels. «Les choses qu’elle vit dans l’histoire sont celles que je vois chez mes amies, mes sœurs et ma mère, et maintenant chez moi-même», a affirmé l’actrice, en faisant référence au jonglage mouvementé entre la carrière, l’amour, la maternité et la santé.

Interrogé sur la différence d’âge de treize ans entre les deux acteurs, Crowley a estimé qu’elle est rapidement devenue sans importance en raison de leur connexion palpable. «Florence est une vieille âme», a déclaré le réalisateur. «Elle a plus de poids et, dans un sens, Andrew, qui est aussi une vieille âme, a une allure de garçon.»

We Live in Time, de John Crowley.