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[Cinéma] Un « Souvenir » à oublier, malgré Isabelle Huppert


Isabelle Huppert, malgré ses indéniables talents de comédienne, peine à convaincre dans cette coproduction luxembourgeoise. (capture vidéo YouTube)

Un critique de cinéma qui se respecte se doit de voir les productions et coproductions nationales. Même celle qu’il n’a pas spécialement envie de voir. Ce n’était pas le cas de ce « Souvenir ».

Si le nom du réalisateur, Bavo Defurne, n’est pas des plus évocateurs pour les cinéphiles, celui de sa comédienne principale est clairement de ceux qui resteront dans le panthéon du cinéma francophone, voire mondial : Isabelle Huppert. Déjà récompensée par un César, un Bafta, deux David de Donatello ou encore trois European Film Awards, ainsi que par les principaux festivals de cinéma : Cannes (à deux reprises), Venise (deux fois également) et Berlin, la voici, cette année lauréate d’un Golden Globe et nommée pour les Oscars.

Alors, la voir en tête d’affiche d’une coproduction grand-ducale, si c’est devenu presque une habitude, ça fait quand même plaisir. Enfin, habituellement ! Parce que sur ce coup-ci, il faut bien dire que même elle n’arrive pas à sauver ce drame de la noyade.

Le film raconte l’histoire de Liliane. Une femme à première vue sans histoire qui passe la journée à travailler à l’usine – elle fait des pâtés à la chaîne – et ses soirées à boire des alcools forts, seule chez elle, en regardant la télévision. Mais Jean, jeune intérimaire venu travailler quelques semaines à l’usine, va reconnaître en cette femme effacée une ancienne star de la chanson qui avait participé, il y a une bonne trentaine d’années, au concours Eurovision de la chanson. Froide au départ, voulant qu’on la laisse tranquille dans son appartement resté à la mode des seventies, Liliane finit peu à peu par succomber au charme du jeune garçon et à croire, comme Jean, à ses chances de faire un come-back.

Si l’histoire d’amour atypique peut surprendre (quoique le bain en amoureux avec soutien-gorge, ce n’est pas très réaliste), la reconversion de Jean de boxeur en herbe en manager de chanteuse has-been est risible. Quant au personnage d’Isabelle Huppert, malgré ses indéniables talents de comédienne, il est bancal du début à la fin. Même ses prestations chantées sont ratées.

Non, vraiment, on a beau vouloir promouvoir le cinéma luxembourgeois, sur ce coup-là, ce n’est vraiment pas possible. Un Souvenir à oublier !

Pablo Chimienti