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[Cinéma] « The Fate of the Furious » : aussi spectaculaire que banal


Gros bras, bolides, cascades invraisemblables et tôles froissées... La saga Fast and Furious fonce tout droit depuis 2011, et ne décélère pas.

Avec The Fate of the Furious, F. Gary Gray signe le huitième épisode de la saga protéinée, à coups de voitures puissantes, de scènes de cascade et de héros indestructibles… Vin Diesel est toujours là, Charlize Theron arrive. Aussi spectaculaire que banal…

Gabarit de quarterback, il confie : « Mon entourage me demande sans cesse : « Qu’as-tu à prouver de plus? » Moi, je veux maintenir une intégrité en continuant d’alimenter la mythologie, sinon ça n’en vaut pas la peine! » À 49 ans, l’acteur américain Vin Diesel (né Mark Sinclair Vincent à Alameda, Californie) est à nouveau à l’affiche de The Fate of the Furious , le huitième volet de la saga Fast and Furious lancée sur les écrans en 2001.

Voilà une entreprise qui ne connaît pas la crise  : au fil des années, elle a engrangé 4 milliards de dollars (3,2  milliards d’euros), dont 1,5 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) pour le seul épisode 7 en 2015… Et au moment où arrive l’épisode 8, les producteurs en annoncent un neuvième pour 2019 et même un dixième pour 2021! Pour The Fate of the Furious , premier épisode d’une nouvelle trilogie, la production n’a pas lésiné sur les moyens : un budget de 230 millions de dollars (185 millions d’euros) – soit le plus élevé de la série.

Tourné aux États-Unis (New York, Cleveland, Atlanta et Cincinnati), en Islande, à Cuba (La Havane) et en Allemagne (Berlin), le nouvel opus de la saga a été mis en images par un nouveau réalisateur, F. Gary Gray, 47 ans, connu pour Friday (1995), A Man Apart (2002), The Italian Job (2003) ou N.W.A.  –  Straight outta Compton (2015). Il succède ainsi à Rob Cohen, John Singleton, Justin Lin et James Wan. Côté casting, deux nouvelles recrues  : Charlize Theron et Helen Mirren, dans cette ode à la vitesse et aux bolides.

Tank, hélicoptère et sous-marin

Côté voitures, on annonce un budget de 17 millions de dollars (13,6  millions d’euros) et dans le film, on y voit des américaines légendaires (Dodge, Ford et Chevrolet), de belles «étrangères» (Ferrari, Lamborghini, Jaguar, Toyota, Subaru) et aussi un concept car, pièce unique de chez Nissan. Il y a aussi la Bentley GT Groupe deux portes aux bandes bordeaux et la Lamborghini orange de Roman, le tank Ripsaw prêté par le département de la défense, un hors-bord Mystic, un Buggy militaire Stryker, et on y ajoute quelques motos (Harley Davidson, Ducati et KTM) et un hélicoptère!

Avec ça, on en oublierait qu’il y a une histoire… Résumée, ça donne  : Letty et Dominic Toretto, surnommé «Dom» et ancien pilote de course de rue réquisitionné par les États-Unis pour accomplir des missions périlleuses aux quatre coins du monde avec son équipe de fous du volant, sont en lune de miel; Brian et Mia se sont rangés et le reste de l’équipe a été disculpé. Conséquence  : la bande a retrouvé une vie normale. Du moins, en apparence.

En effet, une femme mystérieuse entraîne Dom dans le monde du crime. Pourra-t-il ne pas trahir sa famille et ses proches qui vont être alors confrontés à des épreuves inédites? On passe de Cuba à New York, on se retrouve sur les étendues gelées de la mer arctique de Barents… Tout ça pour empêcher une anarchiste (une première dans la saga Fast and Furious  : une femme dans le rôle du méchant) de déclencher un véritable chaos mondial et de ramener à la maison l’homme qui a fait d’eux une famille… Qu’on se rassure (ou qu’on s’en désole, c’est selon!), il n’y a pas que la famille dans ce huitième Fast and Furious – il y a toujours les bagnoles. Rapides, passées au tuning.

Et puis, il y a les cascades, toutes plus invraisemblables les unes que les autres – dont une poursuite dans les rues de New York en mode Blues Brothers 2.0 ou encore un sous-marin sous la banquise qui tente de s’imposer aux bolides de la «famille». Dans les habits de Dom, Vin Diesel fait le boulot, et en méchante, Charlize Theron est exquise. Mais F. Gary Gray fait le minimum syndical. Ce qui donne, malgré une sacrée dose de protéines, un film aussi banal qu’ordinaire… Fast, évidemment. Furious, pas vraiment!

Serge Bressan

The Fate of the Furious , de F. Gary Gray (États-Unis/Grande-Bretagne/France/Canada, 2h16) avec Vin Diesel, Dwayne Johnson, Jason Statham…