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[Cinéma] « Sandstern », l’amour à tout prix


Un film imparfait mais terriblement humain, sensible, touchant, sur l'enfance, la migration, l'accueil, la maladie et surtout, l'amour. (photo DR)

Coproduction grand-ducale (Tarantula), Sandstern du réalisateur turc Yilmaz Arslan est à découvrir en salles. Un film inégal, mais terriblement humain.

IL s’agit du second film du réalisateur Yilmaz Arslan coproduit par Tarantula Luxembourg après Frères d’exil –Léopard d’argent à Locarno – en 2005. Et Sandstern est bien plus qu’une simple coproduction germano-luxembourgeoise. Le film a été initié au Grand-Duché et porté en commun par le réalisateur et le producteur, Donato Rotunno. Un film imparfait mais terriblement humain, sensible, touchant, sur l’enfance, la migration, l’accueil, la maladie et surtout, l’amour.

Oktay a été élevé chez lui, en Turquie, par sa grand-mère. Il n’a rien d’un orphelin. Bien que ses parents soient pour le moins particuliers et à la fidélité à géométrie variable, ils se portent comme un charme. C’est juste qu’ils se sont installés en Allemagne, pour des raisons économiques.

L’enfant est devenu adolescent, les parents daignent donc, enfin, s’intéresser à lui et lui payent le voyage, pour qu’il les rejoigne. Voilà donc le jeune garçon déraciné, dans un pays dont il ne parle pas la langue et avec des adultes qu’il n’arrive pas à nommer papa et maman. On est en plein milieu des années 80, l’économie est florissante, mais pour faire vite de l’argent, rien de tel que quelques trafics.

Et l’enfant dans tout ça ? Il va chercher du réconfort chez une vieille voisine originaire d’Europe de l’Est, et chez une camarade de classe à la famille sicilienne. Jusqu’au jour où, sa mère est emprisonnée et qu’on apprend qu’il est hémophile.

Le voici dans un hospice pour enfants handicapés. Des jeunes dont la société ne sait que faire et qu’elle parque là, dans une sorte de semi-oubli. Mais à cette mise à l’écart inhumaine, les jeunes répondront de la plus belle des manières, avec humanité et amour.

L’amour et ses contrariétés

«C’est un film sur l’amour, l’envie d’amour, le besoin d’amour, le manque d’amour… et la difficulté de l’amour. L’amour paternel, maternel, filial, l’amour de l’autre. Sur comment donner de l’amour après un long parcours du combattant», résume le producteur, Donato Rotunno. Un film sur l’acceptation de l’autre aussi, qu’il soit étranger ou handicapé. Un long métrage tourné avec beaucoup de non-professionnels, d’enfants et de personnes en situation de handicap. «J’aime ce mélange explosif de maîtrise et de fraîcheur artistique qui se rencontre autour d’une histoire forte», note le réalisateur.

Revers de la médaille, le film a ses défauts, ses scènes pas tout à fait maîtrisées, ses dialogues pas vraiment au poil, mais peu importe. L’humanité, la sincérité, le vécu qui se dégagent de ce film effacent auprès du spectateur ces petites imperfections.

Pas de critique sociale dans ce Sandstern, juste la présentation de faits, en grande partie biographiques, et une recherche de solutions personnelles à des problèmes sociaux trop grands pour tout un chacun. Une fable poétique, sombre, mais non dénuée d’humour et portée par un jeune acteur principal fabuleux. À voir !

Pablo Chimienti

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