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[Cinéma] Dune, les sables mouvants du pouvoir


Timothée Chalamet incarne Paul Atréides, le messie attendu dans le second volet de Dune, entre grand spectacle et réflexion sur pouvoir, foi et fanatisme.

«Paul devient un chef dans son esprit», et «le plus important chez un homme de pouvoir, c’est ce qu’il garde pour lui», a synthétisé l’acteur vedette Timothée Chalamet lors d’un passage à Paris, en compagnie d’une partie du casting de Dune : Part Two, dont le Franco-Américain tient le haut de l’affiche.

Moins bavard que le premier opus sorti en 2021, le second, tout aussi attendu et toujours réalisé par le réalisateur québécois Denis Villeneuve, est plus remuant et distille encore des thématiques aux échos d’actualité.

La planète hostile Dune, imaginée par l’écrivain américain Frank Herbert – dans une saga littéraire de six romans publiés de 1965 à 1985, poursuivie à partir de 2000 par son fils, Brian Herbert, avec Kevin J. Anderson –, permet évidemment de faire passer des messages sur l’écologie, de l’eau devenue denrée rare au pillage industriel des ressources.

Cet univers désertique, au bestiaire fantastique avec ses vers géants, sert aussi de décor à la trajectoire du personnage endossé par Timothée Chalamet : Paul Atréides, dernier rejeton d’une lignée anéantie, achève sa mue en leader revanchard. Le point de bascule, quand un prétendant est regardé comme un messie par des partisans devenus dévots, est un des temps forts du film. Qui pèche toutefois avec un dernier duel lassant.

Un éventuel troisième épisode

Denis Villeneuve excelle en revanche à peindre la part d’ombre et de lumière de l’élu d’un peuple. Le cinéaste offre aussi de beaux rôles de femmes puissantes. Zendaya, autre superstar au générique (révélée par la série Euphoria), joue Chani, hérissée par les compromissions de Paul pour accéder au sommet, en dépit de leur histoire d’amour.

Son personnage de guerrière du désert, rebelle par essence, ouvre la porte à un éventuel troisième épisode. «Chani voit Paul tel qu’il est, pas tel que les autres le voient», décrit le réalisateur. «Chani est forte de ses convictions, de son point de vue, d’où ses sentiments complexes», résume l’actrice et mannequin américaine.

Non présente dans le premier volet de Dune, Léa Seydoux est un des visages de l’ordre Bene Gesserit, ces figures mystiques qui tirent les ficelles dans les coulisses. La Française, à la carrière internationale consistante (de Mission : Impossible à James Bond), s’intègre sans mal dans un casting hollywoodien cinq étoiles.

«J’étais venue rendre visite à Denis (Villeneuve) sur le tournage du premier à Budapest – sans savoir alors que je tournerai dans le deuxième –, car j’y tournais moi aussi un film. J’avais vu Timothée et d’autres amis», raconte-t-elle.

Anciennes têtes et nouveaux venus

Le tournage, comme pour le premier acte, s’est étalé entre Émirats arabes unis, Jordanie et Hongrie. Avec, cette fois, une étape en Italie. Austin Butler, autre nouveau venu, continue à se tricoter une jolie carrière après Elvis de Baz Luhrmann et la série Masters of the Air, produite par Steven Spielberg et Tom Hanks.

Le Californien joue façon «rockstar» un des premiers rôles parmi les méchants, celui de Feyd-Rautha, marchant dans les pas d’un certain Sting, qui avait incarné le sociopathe devant la caméra de David Lynch dans la première adaptation au cinéma du roman de Frank Herbert, en 1984. Une transposition jugée trop ambitieuse pour un seul film – y compris pour sa version de plus de trois heures, diffusée ensuite à la télévision, et qui connaîtra le même échec qu’en salles.

Pour être à la hauteur dans les scènes de combat, Austin Butler raconte s’être préparé avec un ami, «un commando marine», qui lui a «botté le cul», rit-il aujourd’hui. L’Américain s’est lié, sur le tournage, avec son compatriote Josh Brolin, un des brillants seconds rôles déjà présents dans le premier opus dans le costume du maître d’armes du jeune Paul.

Depuis Sicario (2015), dont il était l’un des trois rôles principaux, Brolin, fan de science-fiction et, en particulier, de Dune (il dit s’être «plongé» dans la lecture des livres de Frank Herbert dès ses 15 ans), est aujourd’hui un proche de Denis Villeneuve. Tellement que, «sur Dune : Part Two, j’ai eu l’impression qu’on dormait dans le même lit», s’amuse l’acteur de 56 ans.

Autre second rôle, et non des moindres, Stellan Skarsgård fait merveille en incarnation du mal. Le Suédois, réputé pour son humour pince-sans-rire sur les plateaux, se révèle aussi à l’aise dans le cinéma d’auteur de Lars von Trier que dans les franchises à gros budget.

Celui que l’on a pu voir également chez Marvel (les sagas Thor et Avengers) reprend lui aussi son rôle du baron Harkonnen, grand méchant de l’univers Dune, après une apparition remarquée dans le premier opus.

Dune : Part Two, de Denis Villeneuve.

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