La nouvelle production Disney, Vaiana, arrive en salle mercredi. Un film d’animation magnifique, beau et prenant qu’Utopolis propose en avant-première dimanche.
Le 56e «Classique d’animation» des studios Disney, Vaiana (Moana dans sa version originale nord-américaine) n’a pas à rougir face à ses illustres prédécesseurs. Le long métrage de Ron Clements et John Musker –la paire à qui l’on doit The Little Mermaid, Aladdin, Hercules ou encore The Princess and the Frog – est une petite perle qui plonge le spectateur dans une vieille légende océanienne.
Disney a toujours su faire rêver petits et grands. Pour Vaiana, le studio d’animation tape fort d’entrée. L’image est magnifique, la musique crée une ambiance qui connote clairement l’Océanie : une zone géographique créatrice de nombreux fantasmes avec sa nature immaculée, sa mer cristalline, ses lagons d’un calme inimitable et ses populations proches des éléments, respectueuses de l’environnement.
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Deux heures de grand cinéma
C’est là, sur l’île de Motunui, que s’est installé le peuple de Vaiana après des millénaires à parcourir les eaux de l’océan Pacifique. Motunui donne à ses habitants tout ce dont ils ont besoin, du poisson en quantité, des noix de coco à foison, de l’eau plus qu’il n’en faut. Et une paix infinie. Alors pourquoi continuer à risquer sa vie au-delà du récif corallien? Mais la terre, à qui le demi-dieu Maui a volé le cœur pour l’offrir aux hommes, est en train de se venger peu à peu. Et sa vengeance est en train d’atteindre Motunui.
Vaiana, fille du chef du village, qui a toujours rêvé de mettre les voiles, malgré les interdits paternels, décide alors de partir à l’aventure. D’autant que l’océan a clairement fait d’elle son élue. La mission reste périlleuse, surtout qu’elle n’a jamais navigué avant; mais Vaiana va rapidement retrouver Maui, et l’embarquer avec elle, dans le but qu’il répare son erreur. D’abord réfractaire aux propositions de la jeune fille, le demi-dieu, qui brille par sa suffisance et son égoïsme, finit par se laisser embarquer. Et c’est parti pour une fabuleuse aventure au large!
Comme bien souvent chez Disney, le film propose différents niveaux de lecture. Les plus jeunes se passionneront pour le côté aventureux de ce récit initiatique, pour les délires gaguesques du poulet Heihei, du petit cochon Pua, de Maui et surtout de ses tatouages – oui, oui, ils ont leur propre vie et leur propre conscience, bien souvent contraire à celle de celui sur qui ils sont dessiné. Les adultes, eux, pourront apprécier le message clairement écologique du film, les changements de graphisme selon les niveaux de narration, la présentation de nombreuses traditions ou légendes polynésiennes passionnantes, mais bien souvent méconnues de ce côté-ci du globe. Tous, enfin, se laisseront prendre par la beauté saisissante des images du film, entre terre, ciel et mer, par la pertinence de ses chansons qui non seulement sont entraînantes, mais aussi intelligemment narratives, permettant ainsi de faire avancer le récit, ainsi que par la sensibilité de ses personnages et les croyances de cette peuplade.
Le film dure près de deux heures, mais on ne s’ennuie pas une seule seconde. Bien au contraire. D’autant plus que la lumière, les textures et la profondeur des images de synthèse offrent ici une expérience immersive rare. Entre éclats de rire, moments de tension, d’autres de grande émotion, rêveries diverses, beauté graphique, récits traditionnels… le spectateur prend un plaisir fou. Certes, quelques images de bataille, un peu sombres, peuvent déranger les plus petits, mais Vaiana reste un grand film pour toute la famille.
Vraiment un très, très grand Disney. Qui après Zootopia offre un millésime 2016 de très haut niveau!
Pablo Chimienti