Cinecittà est également un musée permanent du cinéma italien.
La mythique Vespa de « Vacances romaines » avec Gregory Peck et Audrey Hepburn fait aussi partie de l’exposition. (Photos : DR)
Les mythiques studios de cinéma Cinecittà à Rome, en plein renouveau, sont aussi le lieu d’un musée permanent du cinéma italien avec l’exposition « Tourner à Cinecittà ». Celle-ci raconte 70 ans d’histoire du cinéma italien depuis la création en 1937 des studios, où Federico Fellini a créé nombre de ses chefs d’œuvre aux portes de Rome, jusqu’à 1989. Associée à deux autres expositions inaugurées en 2012 et 2013, elle forme un tout unique, entièrement consacré au cinéma italien dans les lieux mêmes où il s’est développé et pour la première fois ouverts au public.
Avec quelque 60 vidéos, 300 photographies et des « promenades » par thèmes, l’exposition raconte les grands films italiens mais aussi les productions internationales tournées à Rome. Les costumes de Liz Taylor et Richard Burton dans Cléopâtre, la légendaire Vespa de Vacances romaines avec Gregory Peck et Audrey Hepburn et même la montre malheureusement portée par un figurant dans Spartacus de Stanley Kubrick sont autant de témoignages de ces années d’or du cinéma italien et de ce beau pays qu’est l’Italie.
> « 4 000 films tournés ici »
Né de la volonté de Benito Mussolini en 1937, pour concurrencer Hollywood, Cinecittà a d’abord produit des films de propagande fasciste avant de grandes productions historiques dans les années 50, quand les grands réalisateurs américains se ruaient à Rome pour tourner Ben Hur (1958) ou encore Quo Vadis (1953).
Pour expliquer au grand public le néoréalisme italien de l’après-guerre, les organisateurs de l’exposition, Alida Cappellini et Giovanni Licheri, ont choisi de faire passer les visiteurs à travers les ruines de la Rome dévastée par la Seconde Guerre mondiale. « Les studios ont fermé pendant la guerre et ont été utilisés comme camps de réfugiés pour mieux renaître ensuite sous l’impulsion du néoréalisme », a expliqué Italo Moscati, écrivain, scénariste et auteur des vidéos présentées. Il a par exemple sélectionné plusieurs images tirés de films comme La Couronne de fer (1941), Miracle à Milan (1951), Bellissima (1951) ou encore Umberto D. (1952) pour illustrer la « starisation » du cinéma.
Autant d’occasions de revoir et d’admirer la beauté des grandes stars, comme Sophia Loren, Audrey Hepburn, Silvana Mangano ou Gina Lollobrigida. Un vieux saloon de l’Ouest américain rend hommage à Sergio Leone et aux western spaghetti dont il est le maître. On y voit notamment le costume porté par Clint Eastwood dans le célèbre Pour une poignée de dollars (1964).
La comédie italienne n’est pas oubliée avec tous ses monstres sacrés de Toto à Vittorio Gassman en passant par Alberto Sordi, Aldo Fabrizi, Gian Maria Volonté ou Nino Manfredi. Des espaces particuliers sont aussi consacrés aux comédies « sexy », aux films policiers et aux superproductions comme Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci. « Nous avons essayé de raconter l’histoire des près de 4 000 films qui ont été tournés ici et celle de tous les personnages qui ont participé à cette colossale aventure », résume Italo Moscati.
Le Quotidien (avec AFP)