Le réalisateur Ettore Scola, dernier grand maître du cinéma italien à qui l’on doit des chefs-d’œuvre comme « Une journée particulière » ou « Nous nous sommes tant aimés », est mort mardi à Rome à l’âge de 84 ans.
Selon les médias italiens citant des sources hospitalières, le « maestro » avait été admis au service de chirurgie cardiaque de la polyclinique de Rome, l’un des plus grands hôpitaux de la capitale italienne. Selon ces mêmes sources, le réalisateur était dans le coma depuis dimanche.
Ettore Scola, était l’un des derniers grands maîtres de la comédie italienne, réalisateur de chefs-d’œuvre inoubliables mettant en scène Marcello Mastroianni, Sophia Loren, Vittorio Gassman ou Nino Manfredi.
Les réactions ont très vite afflué après la mort de celui qui avait su si bien raconter l’Italie pendant près d’un demi-siècle, des années fascistes à celles des débuts du XXIe siècle. L’actrice Stefania Sandrelli, qui lui a offert l’un de ses plus grands films avec Nous nous sommes tant aimés en 1974, a fait part de son immense tristesse : « Si je devais choisir un mot entre tous, ce serait nous. Il m’a transmis la magie de faire les choses ensemble et quelles choses nous avons faites ensemble, quels films ! »
« Ciao Ettore »
« Ciao Ettore, nous t’avons tant aimé », a tweeté l’acteur Alessandro Gassman, fils de Vittorio avec qui Scola a tourné à plusieurs reprises.
Ciao Ettore! Ti abbiamo tanto amato .Che lezione grande la tua,che regalo il tuo cinema.TVB.? pic.twitter.com/mvmlX4fOH7
— Alessandro Gassmann (@GassmanGassmann) 19 Janvier 2016
Né le 10 mai 1931 à Trevico, en Campanie, Ettore Scola commence à écrire des scénarios dans les années cinquante avant de passer de l’autre côté de la caméra en 1964 avec son premier film Si vous permettez, parlons de femmes. Il met alors en scène les plus grands acteurs de l’époque, Gassman, Mastroianni et Manfredi. L’un des ses films les plus importants viendra dix ans plus tard avec Nous nous sommes tant aimés, qui met en scène Manfredi, Gassman et Stefano Satta Flores, tous amoureux de la sublime Stefania Sandrelli.
Trois ans plus tard, en 1977, il réalise Une journée particulière, film plus politique et d’une extraordinaire sensibilité où l’on suit Marcello Mastroianni et Sophia Loren, se découvrant l’un l’autre dans un amour naissant mais impossible, sur fond de fascisme triomphant.
Ettore Scola était aussi le plus « politique » des maîtres de la comédie italienne. Il avait rejoint le Parti communiste italien et deviendra même ministre de la Culture d’un cabinet fantôme formé en 1989 par les dirigeants communistes italiens.
C’était aussi un « peintre » remarquable de la famille italienne, son grand sujet qu’elle soit bourgeoise dans La famille en 1987 ou sordide avec Affreux, sales et méchants en 1976. Mais son dernier hommage sera consacré à un autre grand maître du cinéma italien, Federico Fellini, dans un documentaire en 2013 : Comme c’est étrange de s’appeler Federico. Ses deux filles Paola et Silvia avaient de leur côté réalisé en 2015 un documentaire sur leur père intitulé En riant et en plaisantant.