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Charlie Watts, batteur et « roc » des Rolling Stones, est mort à 80 ans


Le batteur, qui avait fêté ses 80 ans en juin, était membre des Rolling Stones depuis 1963. (Photo AFP)

« Géant tranquille », « homme élégant » et « grand architecte de la musique »: le taiseux Charlie Watts, batteur et véritable « roc » des Rolling Stones, est décédé mardi à Londres à l’âge de 80 ans, a annoncé son agent, suscitant de nombreux hommages dans le monde de la musique.

« C’est avec une immense tristesse que nous annonçons le décès de notre cher Charlie Watts », a indiqué dans un communiqué son agent, Bernard Doherty, précisant qu’il était « décédé paisiblement dans un hôpital de Londres plus tôt dans la journée, entouré de sa famille ». « Charlie était un mari, un père et un grand-père très apprécié et aussi, en tant que membre des Rolling Stones, l’un des plus grands batteurs de sa génération », a estimé M. Doherty.

Un porte-parole de l’artiste avait annoncé début août qu’il ne participerait pas à la tournée américaine du groupe, prévue pour l’automne, pour des raisons médicales. « Charlie a subi une intervention couronnée de succès », mais ses médecins estiment qu’il a besoin de repos, avait-il indiqué à l’époque, sans autre précision.

Le batteur, qui avait fêté ses 80 ans en juin, était membre des Rolling Stones depuis 1963. Avec le leader Mick Jagger et le guitariste Keith Richards, Charlie Watts faisait partie des plus anciens membres du célèbre groupe de rock, qui a vu défiler Mick Taylor, Ronnie Wood ou encore Bill Wyman.

Avec son visage impassible et son talent unanimement reconnu en matière de rythmique binaire, il offrait sur scène un contrepoint aux déhanchements frénétiques de Mick Jagger et aux pitreries électriques des guitaristes Keith Richards et Ronnie Wood.

C’était « l’homme le plus élégant et d’une si brillante compagnie », s’est ému en ce « jour très triste » le chanteur Elton John, offrant dans un tweet ses condoléances à Shirley Shepherd, la femme de Watts depuis 50 ans, et à leur fille Seraphina, avec qui il passait une vie sereine dans leur haras pour pur-sangs arabes du Devon, dans le sud de l’Angleterre.

« Stable comme un roc »

« Dieu bénisse Charlie Watts, tu vas nous manquer », a salué sur Facebook le batteur des Beatles, Ringo Starr, gratifiant la famille du défunt d’un « peace and love ». « C’était un gars adorable », a ajouté dans une vidéo diffusée sur Twitter l’autre Beatles, Paul McCartney. « Mes condoléances aux Stones, ce sera un coup dur pour eux car Charlie était un roc, et un batteur fantastique, stable comme un roc », a-t-il ajouté.

La personnalité calme de ce grand taiseux a été saluée par de nombreux grands noms du rock’n roll. Ce « géant tranquille », d’après son homologue chez Police, Stewart Copeland, était « le batteur le plus élégant et le plus digne du rock’n roll », a affirmé la chanteuse Joan Jett.

Le groupe Kiss, le chanteur d’Oasis, Liam Gallagher, ou encore Tom Morello, guitariste du groupe Rage Against the Machine, font partie des nombreux autres artistes à avoir salué le départ de Charlie Watts, cet « incroyable musicien » et « l’un des plus grands architectes de la musique » que le rock’n roll a connu.

Né le 2 juin 1941 à Londres, cet autodidacte en batterie avait commencé à jouer à l’oreille, en regardant les joueurs dans les clubs de jazz londoniens. « Je ne suis jamais allé dans une école pour apprendre à jouer du jazz », avait-il confié, « Ce n’est pas ce que j’aime. Ce que j’aime dans le jazz, c’est l’émotion ». Tout au long de sa carrière avec les Rolling Stones, celui qui tenait ses baguettes à l’envers en frappant avec le gros bout, continue en parallèle le jazz. Il enregistre plusieurs disques sous son nom avec un quintette (Charlie Watts Quintet) puis un dixtuor (Charlie and the tentet Watts).

Adoubé comme le douzième meilleur batteur de tous les temps par le magazine Rolling Stones, Charlie Watts ne s’émouvait qu’assez peu d’une éventuelle séparation du groupe légendaire, reconnaissant avoir eu plusieurs fois envie lui-même de le quitter.

En 2004, M. Watts avait été soigné pour un cancer de la gorge à l’hôpital Royal Marsden de Londres, dont il s’était remis après quatre mois de lutte, dont six semaines de radiothérapie intensive.

LQ/AFP