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CETA : Paul Magnette, prof de fac, et « l’orthodoxie » de la Commission


Paul Magnette est devenu le porte-parole des opposants au CETA. (photo AFP)

Paul Magnette, dirigeant socialiste de la Wallonie, est devenu l’irréductible chef de file des opposants au traité CETA entre l’UE et le Canada. Mais déjà en 2002, le prof d’université qu’il était se démarquait de la pensée unique…

Pour rien au monde, l’étudiant inscrit en sciences politiques/relations internationales à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) n’aurait raté son cours hebdomadaire, intitulé « Régimes politiques occidentaux », dispensé chaque jeudi.

Dynamique, brillant et captivant, Paul Magnette, à l’époque « seulement » professeur à l’ULB et à Sciences Po Paris (il effectuait inlassablement la navette entre les deux capitales), était certainement l’un des seuls enseignants à faire auditoire combler à chacun de ses cours.

Ce cours, donné avec passion, s’inscrivait dans le cadre de la première licence en sciences politiques (3e année) dispensée par l’ULB. Régimes politiques français, américain, ou encore britannique y étaient passés à la moulinette et Paul Magnette avait déjà le don de « magnétiser » son auditoire en étant l’un des seuls profs, à l’époque, à utiliser un laser sur des « slides » projetés sur une toile.

L’anecdote suivante vaut son pesant d’or. Le jour J de leur examen en 2002, en pleine Coupe du monde de football, alors que les Diables rouges s’apprêtaient à affronter le Brésil de Ronaldo en 8e de finale, pas moins de 500 étudiants stressés attendaient impatiemment les questions quand ils durent se rendre à l’évidence : empêché depuis la ville de Namur pour des raisons personnelles et inconnues, Paul Magnette ne se présenta jamais à Bruxelles ce matin-là.

Après près d’une heure d’attente, ses doctorantes d’assistantes étaient néanmoins parvenues à le joindre : une seule question, probablement improvisée à la dernière minute, allait devoir activer les neurones des étudiants encore présents dans l’auditoire. Dictée par téléphone, celle-ci fut inscrite sur le tableau noir de l’auditoire et une seule consigne devait s’avérer valable : « Vous avez 3 heures pour développer cette question sous forme de dissertation.»

La fameuse question, dont toute la promotion se souviendra, fut : « Comment analyseriez-vous l’orthodoxie communautaire de Romano Prodi, président de la Commission européenne ? »

Une question véritablement venue du ciel, qui n’avait été traitée dans aucun de ses cours et qui fit enrager plus d’un étudiant… Voilà pour l’anecdote concernant celui qui le monde a forcément appris à connaître depuis son opposition au CETA et qui ne fait décidément jamais rien comme les autres.

Claude Damiani

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