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Casino Luxembourg : c’est reparti pour 20 ans !


Aujourd'hui, le Casino dévoile son nouvel aménagement, décloisonné, fluide, convivial. Durant une semaine, le public pourra (re)découvrir le musée, qui a pris un coup de jeune. (Photo : François Aussems)

Après une pause de onze semaines, c’est dans un tout nouvel écrin, plus ouvert, que se présente aujourd’hui le Casino Luxembourg, vingt ans jour pour jour après sa création. Petit tour du propriétaire.

Le musée, devenu en deux décennies un lieu incontournable de la création contemporaine à Luxembourg, s’est doté d’un nouvel aménagement à la circulation plus fluide, d’un café-restaurant flambant neuf et a revu totalement ses espaces d’exposition. De quoi fêter comme il se doit vingt années d’activités et de persévérance.

Au Casino, on n’est pas avare en symboles. Pour preuve, cette brochette ministérielle invitée hier aux alentours de midi pour inaugurer en catimini cette cure de rajeunissement opérée par le Forum d’art contemporain, arrêté pour ce faire depuis onze semaines. Tous ceux qui ont œuvré à son existence et à son développement – de près ou de loin – étaient en effet rassemblés au cœur du bâtiment, éclairé de nouvelles tonalités gris-beige : Jacques Santer, Maggy Nagel, Octavie Modert, Marie-Josée Jacobs, François Biltgen, Erna Hennicot-Schoepges, et aussi les actuels responsables aux commandes culturelles, Xavier Bettel et Guy Arendt.

Aujourd’hui, ce sera au tour du grand public de découvrir le lifting d’un lieu qui se veut désormais plus ouvert et plus convivial, à l’instar d’autres établissements du même acabit qui, en quête de crédibilité et de reconnaissance, mise sur le décloisonnement, histoire d’attirer des visiteurs nouveaux dans ses filets. Ainsi, comme l’indique son directeur artistique, Kevin Muhlen, le Casino se «repositionne au centre-ville», avec notamment une entrée supplémentaire côté boulevard Roosevelt (facilitant au passage l’accès aux personnes à mobilité réduite).

Dans le même ordre d’idées, le projet de réaménagement du rez-de-chaussée, confié à l’architecte Claudine Kaell, mise sur une plus grande fluidité du site, dans un esprit très «forum», où la libre déambulation est permise. L’accès y est gratuit, avec, pour s’occuper, un espace dédié aux activités pédagogiques et aux ateliers, sans oublier l’inchangé InfoLab (bibliothèque et salle de lecture). Deux innovations complètent cette occupation : un splendide café-restaurant néobaroque, surplombé d’une œuvre de Claudia Passeri (Zeitgeist – Karl Cobain) – néon composé de deux ondes sonores, inspirées de Karl Marx et Kurt Cobain («comme deux fantômes flottant au-dessus de nos têtes») – et deux espaces dédiés à des vidéos d’artistes nationaux (dits BlackBox), inaugurés notamment par trois courts de David Brognon et Stéphanie Rollin relatant leurs récents séjours en Israël. Jusqu’en septembre, ainsi, «six duos d’artistes s’y succéderont».

Vingt tonnes de plâtre

Désormais, c’est à l’étage que se déroulent les expositions temporaires – payantes, celles-ci. Trois salles, dont deux d’envergure, qui accueillent le travail de Lara Almarcegui, également symbolique à plus d’un titre. En effet, cette dernière s’est emparée des cloisons qui occupaient et séparaient les salles de l’ancien Casino Bourgeois («white cubes») pour les démolir, les broyer et n’en garder que la substance brute : le plâtre. En résulte une installation de plus de 20 tonnes de poudreuse, sorte de déchet artistique sous la forme de «paysage lunaire», selon Kevin Muhlen, qui poursuit : «Ces murs ont accueilli plus d’une centaine d’expositions. Ils ont aujourd’hui une exposition à eux seuls!»

Toujours dans cet esprit – d’où aussi le titre «Le gypse» choisi par l’artiste espagnole – elle a dressé la liste, sur un mur, de tous les matériaux de construction constituant l’édifice du Casino (ouf, apparemment, il n’y a pas d’amiante) avant, comme une habitude chez elle, de s’intéresser au sous-sol de la Ville de Luxembourg, dont elle a tiré un «livre de poche» historique, technique, scientifique et anecdotique. Une obsession qui l’a même conduite à demander à l’État (auprès du ministère du Développement durable et des Infrastructures) le droit d’exploiter, à titre personnel, le gisement de gypse présent dans les couches géologiques situées à quelque 130 mètres sous la parcelle de la rue Notre-Dame. Elle y a d’ailleurs été autorisée…

Dans son opération de réaménagement, qui comme le précise Jo Kox, «a connu son lot de surprises» (justifiant la rallonge budgétaire), le musée cultive, en tout cas, une forme de dualité, entre un rez-de-chaussée «très propre» et un étage «dans son jus», resté volontairement brut (traces sur les murs, éclairage «en transition»). Les dernières retouches, selon les responsables, se dérouleront les prochaines semaines, afin de définitivement enterrer l’ancien Casino. L’avenir dira si ces choix d’ouverture, les mêmes opérés ailleurs dans d’autres musées, seront payants. Pour l’heure, place à un anniversaire étalé sur une semaine, avec quand même des élans nostalgiques, comme dans cette vidéo, visible au vernissage, où 20 artistes témoignent, via webcam, de leur passage dans l’établissement. Le fantasque Nedko Solakov, qui était l’invité en 2003, parle ainsi de «merveilleux souvenirs». Aujourd’hui, on repart sur une page blanche.

Vernissage et semaine portes ouvertes

Ce mardi soir, de 18 h à 23 h, c’est la réouverture du Casino. Voici le programme.

Vernissages

Lara Almarcegui – «Gypsum» BlackBox : David Brognon et Stéphanie Rollin Claudia Passeri : «Zeitgeist : Karl Cobain»

Performances

Alexandra Pirici et Manuel Pelmus – «Public Collection. Ongoing action» Projet pour lequel des œuvres d’art historiques ou récentes, iconiques ou peu connues sont interprétées par un groupe de performeurs par le biais du corps, lors d’«actions en continu» se déroulant dans le cadre muséal.

Musique Live DJ : DameRoi (à l’«Aquarium») À noter que jusqu’à lundi, le Casino propose toute une semaine portes ouvertes ponctuée d’évènements divers et variés. Voici les horaires d’ouverture. Demain, jeudi et vendredi, de 11 h à 23 h. Samedi, dimanche et lundi, de 11 h à 19 h.

www.casino-luxembourg.lu

Grégory Cimatti

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