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Braquée, l’épicière met l’agresseur dehors à coups de sac


(Illustration : Capture d’écran Youtube)

Braquée, la propriétaire d’un commerce rural normand a mis le malfaiteur, armé, dehors à coups de sac à dos, a-t-on appris lundi lors du procès en comparution immédiate de ce dernier.

Le braqueur présumé, âgé de 21 ans, et au casier vierge, a été condamné à deux ans de prison dont six ferme lundi en correctionnelle à Caen. « Il est entré en hurlant + la caisse, c’est un braquage +. On sentait de la panique dans ses expressions (…) J’ai pensé que c’était une plaisanterie. Je lui ai dit + on n’est pas dans une banque ici + », a expliqué Nathalie Pelan, propriétaire de l’épicerie-bar de Champ-du-Boult (Calvados), 43 ans, à la barre.

« J’ai chopé le canon pour le mettre en l’air (…) Ça a fait un sacré bruit » quand il a tiré en l’air, a poursuivi la gérante du seul commerce du village. Une vidéo du braquage, qui date de vendredi soir, a été visionnée de nombreuses fois sur internet. Sur ce film pris par une caméra de surveillance, et diffusé à l’audience, on voit la gérante confier un bébé à sa mère avant de repousser l’arme et de mettre le malfaiteur masqué dehors en le frappant avec son propre sac à dos.

La procureure de la République Carole Étienne a dénoncé « l’étonnante immaturité psychologique » du prévenu doublé « d’une « étonnante maturité criminelle ». Elle avait requis deux ans ferme contre le jeune homme qui était armé d’un pistolet automatique tirant des balles à blanc et avait acheté 75 cartouches. Le jeune homme, sans emploi, a expliqué qu’il était « en colère » après avoir été expulsé, à tort selon lui, de son foyer à Saint-Lô, à la suite d’une bagarre, et craindre ne plus pouvoir trouver de travail.

« Si j’avais vu la p’tite (le bébé ndlr), jamais j’l’aurais fait », a dit le prévenu, un grand jeune homme à l’air triste. « On est sur un amateur qui a trouvé plus fort que lui », a plaidé son avocate, Me Laurène Cornier. Le jeune homme est revenu sur les lieux au bout d’ environ un quart d’heure, après s’être aperçu qu’il avait laissé tomber notamment son chargeur sur place.

« Je me suis interposée car tout le monde voulait lui casser la tête. On a discuté. Et les gendarmes sont arrivés », a raconté Mme Pelan. Dans le box des prévenus, le jeune Manchois a exprimé des « regrets » lundi après avoir déclaré durant l’enquête que « la faim, f-a-i-m, justifiait les moyens ».

Le Quotidien/AFP

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