Un nouvel album et une tournée : Louise Attaque, en concert à la Rockhal le 17 mars, raconte son retour.
Il aura donc fallu patienter une dizaine d’années avant de voir Louise Attaque reprendre sa place sur la scène rock française. « On avait l’impression de ne pas avoir tout dit », explique le groupe qui sort en février son quatrième album, suivi d’une tournée forcément très attendue. « On n’a qu’un groupe dans la vie », souligne de sa voix éraillée le chanteur Gaëtan Roussel, au milieu de ses camarades Robin Feix (basse) et Arnaud Samuel (violon) dans une brasserie du nord de Paris.
« J’ai l’impression que chaque chemin et chaque contre-allée qu’on a pu prendre, chacun de notre côté, ne nous ont pas proposé de vivre ce que Louise Attaque nous permet de vivre », ajoute le chanteur qui ne s’est pas franchement ennuyé loin de son groupe, avec, au compteur, deux albums solos et des productions pour d’autres artistes comme Alain Bashung.
Louise Attaque, dont le retour intervient après celui des Innocents ou de Téléphone (sous le nom des Insus), est l’un des fleurons de la scène française : son premier album, paru en 1997, gorgé de ritournelles entraînantes, de violons joueurs et de poésie urbaine, reste l’album de rock le plus vendu en France (trois millions d’exemplaires), selon Barclay.
Le groupe a ensuite creusé son sillon, signant un deuxième album plus rêche en 2000. Puis il fait une première pause jusqu’en 2005, sort alors un troisième album, avant de se remettre en sommeil pour près de dix ans. Seule une chanson inédite, en 2011, avait entretenu la flamme, mais sans réel désir alors de recommencer ensemble. Peu à peu, l’idée de réveiller Louise Attaque fait néanmoins son chemin, mais en trio cette fois, le batteur Alexandre Margraff ne faisant plus partie de l’aventure.
«On pense à la scène»
Au départ, « on ne savait pas si Louise Attaque allait continuer à trois », reconnaît Arnaud Samuel. « C’est un processus qui s’est fait par la discussion. On l’a su assez vite parce qu’il y avait cette spécificité, celle qui fait que quand on se rassemble, ça finit par créer quelque chose qui nous échappe et nous correspond », ajoute le violoniste. Restait à retrouver la fraîcheur qui constitue un peu la marque de fabrique du groupe, à l’heure d’écrire ce quatrième album baptisé Anomalie (sortie le 12 février).
Le trio est allé la chercher à Londres, Berlin, Paris et dans le sud de la France, avant de confier ses dix nouvelles compositions à un très jeune producteur britannique, Oliver Som, né comme Louise Attaque dans les années 1990. C’est lui qui a peaufiné ce nouveau disque dense, traversé de touches de claviers ici et là, mais aussi d’une certaine gravité dans des textes qui peuvent par exemple évoquer la fin de L’Insouciance .
« C’est la première fois qu’on a donné les clés à un producteur avec le champ libre pour s’exprimer sur ce qu’on proposait », relève Robin Feix. « L’idée est à chaque fois d’expérimenter de nouvelles choses, on n’a pas envie de se limiter à un son. Après, on a toujours la vision du live : dès la première note de la première composition, on pense déjà à la scène, parce que c’est aussi ça, Louise Attaque », ajoute le bassiste.
Pour la tournée du retour (une quarantaine de dates sont annoncées), le trio sera accompagné d’un batteur et d’un claviériste. Le coup d’envoi de ce périple, qui passera par les principaux festivals français (Printemps de Bourges, Main Square, Francofolies, Vieilles Charrues), sera donné fin février à La Rochelle. Les fans de J’t’emmène au vent et de Léa seront évidemment au rendez-vous pour découvrir ce Louise Attaque désormais « quadragénaire », mais dont l’ADN, assure Gaëtan Roussel, n’a pas changé avec « la personnalité du violon » et cette « basse très mélodique ». « Et quelque chose qui nous suit depuis le début, j’espère : ne pas seulement s’accompagner les uns les autres mais jouer vraiment ensemble. »
Anomalie, de Louise Attaque. Sortie le 12 février. Le groupe sera en concert à la Rockhal (Esch-Belval) le 17 mars. Support : The Seasons