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Belles Familles : sur un air « mélancomique »


Pour son huitième film, Jean-Paul Rappeneau s'est offert un casting de prestige.

À 83 ans et après douze ans de silence, le Français Jean-Paul Rappeneau est de retour avec Belles Familles. Un film hors du temps et des modes, qui sort en salles cette semaine. Hors normes.

Le constat s’impose: cet homme-là n’encombre pas les écrans! En cinquante ans de carrière depuis 1965, Jean-Paul Rappeneau, 83 ans depuis avril dernier, a réalisé en tout et pour tout huit films, dont ce Belles Familles. En un demi-siècle, le réalisateur français a signé quelques «incontournables» du ciné bleu-blanc-rouge, parmi lesquels Le Sauvage , Tout feu tout flamme ou encore Cyrano de Bergerac . Mieux, il jouit dans le monde du cinéma d’une « grande cote d’amour , précise Gérard Depardieu qui a tourné à deux reprises avec lui. C’est une personne d’une honnêteté incroyable, quelqu’un qui ne fait jamais semblant ».

Présentant ces Belles Familles , Jean-Paul Rappeneau confie : « Ça faisait un moment que j’avais ça en tête. C’est un film sur la province, la France profonde, mais dans le bain de la mondialisation… Cette province que j’ai connue enfant puis adolescent. Je suis un provincial des années anciennes monté à Paris. Et j’ai toujours pensé à l’idée qu’il faudrait un jour qu’on fasse un film qui brasserait un peu des souvenirs, qui ne parlerait pas vraiment de ma vie tout en en parlant. » Et d’ajouter : « J’ai voulu signer un film « mélancomique », mélanger la comédie avec un ton plus grave. Oui, ce que j’aime avant tout, c’est le mélange des genres et des tons, où on peut passer d’un éclat de rire à quelque chose qui brusquement vous serre la gorge… »

Le synopsis est tout simple : Jérôme Varenne (interprété par Mathieu Amalric) apprend que la maison familiale dans laquelle il a grandi en province est au cœur d’un conflit local. Il décide de se rendre sur place. Les péripéties s’enchaînent qui vont l’amener à faire des découvertes sur sa famille et sur lui-même. Tout simple, on vous dit – et on pourrait se demander s’il y a là matière à un film. On pourrait en douter. À moins que l’affaire ne soit prise en main par Jean-Paul Rappeneau. Parce que lui, de cette histoire de pas grand-chose, il va en faire un sacré film!

Modernité et classicisme

Pour son retour au cinéma après douze ans d’absence, le réalisateur a choisi pour cadre temporel la fin du XX e siècle – c’est suffisamment vague et précis. On a droit aussi à quelques images de Shanghai, dans cette Chine où Jérôme Varenne a réussi dans les affaires avec Chenlin, sa compagne dans le business et l’amour. Sur le chemin du retour, le couple fera escale à Londres – Jérôme doit boucler un important contrat. Arrivé en France, il passe chez sa mère à Paris et lui présente sa fiancée. C’est à ce moment qu’il apprend que la succession de son père n’est toujours pas liquidée. Et, sur un coup de tête, le voilà parti pour Ambray, la ville de son enfance.

Il va être immédiatement plongé dans une histoire immobilière et familiale. Et tout ça, c’est le cinéma de Rappeneau, un cinéma qui fait cohabiter modernité et classicisme avec une évidence éblouissante. Enfin, dans ce film à budget banal (8 millions d’euros), il y a le casting. Du très haut de gamme, avec des comédiens parmi les meilleurs de France : Amalric, parfait en homme moderne pressé mais bouleversé par ce retour sur les terres de son enfance, Gilles Lellouche en amoureux jaloux, Marine Vacth, une future star, et aussi Nicole Garcia, Karin Viard, et encore André Dussollier et Guillaume de Tonquédec.

Serge Bressan

Belles Familles, de Jean-Paul Rappenau. (France, 1h53) avec Mathieu Amalric, Marine Vacth…

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