C’est un conte vieux comme le monde. Avec Beauty and the Beast réalisé par Bill Condon, les studios Disney revisitent le dessin animé de 1991. Cette fois, c’est tourné en live action, avec de vrais comédiens… La magie pourrait fonctionner une fois encore.
Il y a du record dans l’air! Ainsi, le nouveau film produit par les studios Disney, Beauty and the Beast réalisé par l’Américain Bill Condon, est entré dans le top 10 des films ayant attiré le plus de spectateurs lors des trois premiers jours de leur exploitation en salle. Mieux : chez Disney, on ne se cache pas pour expliquer que ce film va être un énorme carton empli de billets verts.
Explication d’un ponte chez Disney : « Il y a une nostalgie de l’original. Et puis il y a cette bande originale iconique avec d’anciennes et de nouvelles chansons. Enfin, Emma Watson est un casting parfait pour Belle et les effets visuels sont également grandioses .» Et on se félicite de cette tendance mise au goût du jour depuis un moment : adapter un dessin animé en un film avec des comédiens en chair et en os ( Cendrillon , The Jungle Book …).
Et voilà donc en salle Beauty and the Beast qu’on avait vu en dessin animé en 1991. Inspirée d’un conte français du XVIII e siècle, l’histoire a déjà servi de support à pas moins de huit films : le premier réalisé par Pathé Frères en 1899, le plus connu mis en images par Jean Cocteau avec Jean Marais dans la peau de la Bête en 1946, l’avant-dernier en date signé Christophe Gans avec Vincent Cassel et Léa Seydoux en 2014.
«Mon Dieu, que puis-je dire?»
Originellement, les studios Disney avaient songé à Guillermo Del Toro pour la réalisation et Ryan Gosling pour le rôle de la Bête. Finalement, ils ont dû se rabattre sur l’Américain Bill Condon, 61 ans, 27 films et séries télé au compteur, réputé réalisateur sérieux mais sans génie particulier. Et puis, pour combler la défection de Gosling et donner la réplique à Emma «La Belle» Watson, ils ont donné le rôle de la Bête à Dan Stevens, 34 ans et remarqué dans la série Downton Abbey .
L’histoire? Elle n’a pas fondamentalement changé, juste un peu évolué. Voyage dans le temps : à la fin du XVIII e siècle, direction Villeneuve, un petit village français. Là, une jeune fille rêveuse, passionnée de littérature et prénommée Belle vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. Une nuit, il se perd dans la forêt, se réfugie au château de la Bête qui le jette au cachot. Parce qu’elle ne supporte pas de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place. Mais elle ignore que, sous le masque du monstre, se cache un prince charmant tremblant d’amour pour elle. Malheureusement, elle découvrira que la Bête est victime d’une terrible malédiction…
Voilà un conte bien propre, calibré par les studios Disney, et un réalisateur soucieux de plaire au plus grand nombre. Ce qui, dans cette affaire, explique dans la robe jaune de Belle la présence de la comédienne britannique Emma Watson. Le choix paraît relever de l’évidence : « Elle était la seule à laquelle nous pensions , confie Bill Condon. Son intelligence, son activisme, ses positions féministes m’ont fait penser qu’elle serait une bonne partenaire. » On a là, en effet, une actrice qui a tant de points communs avec Belle : elle sait chanter et danser, elle est engagée, amoureuse de littérature, féministe, icône et humble…
Dans ce long métrage en forme de dérèglement de conte tourné en live action (un film en prise de vues réelle), Bill Condon s’est permis une entorse à l’histoire originelle. Une entorse qui a fait polémique avec, vers la fin de Beauty and the Beast , une référence explicite à une relation homosexuelle avec le personnage appelé LeFou qui aurait un faible pour celui de Gaston…
C’est là une grande première pour les studios Disney et la polémique a immédiatement surgi. « Mon Dieu, que puis-je dire? Tout cela a été exagéré , raconte le réalisateur. Parce que c’est juste ça, ça fait partie de ce dont on s’est amusé …»
Serge Bressan
Beauty and the Beast , de Bill Condon (États-Unis, 2h09) avec Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans…