Hypnose amoureuse, « fétiche vivant », ruban à maléfices : c’est ainsi que le musée vodou de Strasbourg, un établissement privé unique en son genre en Europe, ambitionne de doubler cette année sa fréquentation encore modeste, un an après son ouverture.
Le musée regroupe la plus grande collection d’objets vodous africains au monde. (Photos : DR)
Fétiches destinés à obtenir la réalisation d’un vœu, représentations des dieux du panthéon vodou, autels portatifs des ancêtres : largement méconnu en Europe et souvent auréolé de fantasmes, le culte vodou, né en Afrique de l’Ouest, s’y dévoile à travers 220 pièces issues d’une des plus riches collections mondiales dans ce domaine. Son créateur et propriétaire, le collectionneur Marc Arbogast, espère cette année « au moins doubler » la fréquentation, et vise donc 6 000 visiteurs annuels, désormais accueillis cinq jours sur sept, du mardi au dimanche, avec des audioguides en trois langues.
Pour y parvenir, le musée entend « favoriser la découverte du vodou de manière déroutante ». Dès l’entrée, les visiteurs sont ainsi invités à cracher de l’alcool sur « Kélessi », le fétiche protecteur et «vivant» du musée, fait notamment de tissus et de crânes de chevreaux. « Régulièrement activé » par de l’alcool, et « de temps en temps par des poulets sacrifiés », Kélessi « est assez agressif si on le délaisse, mais il réalise aussi des vœux si on le lui demande en l’arrosant de gin », explique le musée.
Dans les mois à venir, le Château vodou doit par ailleurs se doter d’un temple en extérieur, une sorte de fétiche géant « accessible à tous les pratiquants de ce culte ». Également en projet, une serre où seront cultivées des plantes issues de la pharmacopée vodou – « ce sont des remèdes très efficaces », assure Marc Arbogast. En février, un conférencier dissertera sur l' »hypnose amoureuse », et hypnotisera les volontaires. « Filtres et sortilèges d’hier et d’aujourd’hui hanteront le château vodou pour la fête de l’amour », promettent les organisateurs. Plus prosaïquement, à la sortie de l’établissement, les visiteurs sont invités à nouer un petit ruban aux grilles du château, pour faire un vœu, positif ou négatif.
Le Quotidien/AFP