Un départ en fanfare. L’Angleterre a effectué une véritable démonstration offensive et parfaitement entamé son parcours au Mondial-2022 en écrasant (6-2) une sélection iranienne qui s’est surtout distinguée en refusant de chanter son hymne national en soutien au soulèvement en cours dans son pays, lundi à Doha.
Les « Three Lions » n’ont pas eu à trop forcer leur talent et sont déjà très bien partis dans un groupe B, également composé des États-Unis et du pays de Galles, largement à leur portée.
Pour les troupes de Gareth Southgate, qui restaient sur six sorties sans victoires en Ligue des nations, dont une raclée subie à domicile face à la Hongrie (4-0) en juin, la « faible « Team Melli » a été l’adversaire idéal pour bien lancer leur tournoi et chasser les doutes avant de passer aux choses sérieuses.
Le sélectionneur anglais, fragilisé par les derniers résultats, s’offre aussi du répit à peu de frais en attendant de croiser des équipes bien plus coriaces que l’Iran.
Comme au cours d’une aimable partie d’entraînement, les Anglais ont déroulé tranquillement leur jeu, faisant la différence dès la première période sur des buts signés par la pépite du Borussia Dortmund Jude Bellingham (35e), Bukayo Saka (43e) et Raheem Sterling (45 +1), le premier en Coupe du monde pour l’attaquant de Chelsea après deux tournois stériles.
Le demi-finaliste de la dernière Coupe du monde en Russie et finaliste de l’Euro en 2021, dont le capitaine Harry Kane s’est vu refuser par la Fifa, comme six autres sélections européennes, le port d’un brassard multicolore contre les discriminations, a ensuite géré son avance confortable en seconde période, corsant l’addition par Saka (62e), auteur d’un doublé, Marcus Rashford (71e), tout juste entré en jeu, et Jack Grealish (90e).
Le cauchemar de l’Iran
Avec des remplaçants de la trempe de Rashford, Phil Foden et Jack Grealish, l’Angleterre peut aborder la suite de ce premier tour avec sérénité. Mais la défense reste toujours un sujet d’inquiétude pour Gareth Southgate, qui n’a pas trop apprécié les deux buts inscrits par Mehdi Taremi en fin de rencontre (65e, 90+13 s.p.).
« Je devrais être très heureux, mais nous n’aurions pas dû concéder deux buts à ce moment du match, a-t-il déclaré. Il va falloir être juste contre les Etats-Unis (vendredi, ndlr), c’est un bon début, mais il va falloir être meilleur. »
Pour l’Iran, la rencontre s’est très vite muée en cauchemar. Malgré la présence d’une forte colonie perse dans les tribunes, la Team Melli n’a pas réussi son pari, martelé par les joueurs depuis leur arrivée au Qatar : faire oublier, l’espace d’un instant, les évènements tragiques qui se déroulent au pays depuis la mort le 16 septembre de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs à Téhéran et prélude à des manifestations durement réprimées par le pouvoir.
« Vous ne pouvez pas imaginer ce que les joueurs vivent depuis plusieurs jours, juste parce qu’ils essayent de s’exprimer comme des joueurs de football. Quoi qu’ils fassent et quoi qu’ils disent, des gens voudront les tuer », a affirmé le sélectionneur portugais de l’Iran Carlos Queiroz.
Ses hommes ont tout de même tenu à afficher leur solidarité avec les protestataires en n’entonnant pas l’hymne de la République islamique.
Mais sans la présence au coup d’envoi de l’un de leurs atouts offensifs, Sardar Azmoun, tout juste revenu d’une blessure au mollet droit, et avec la sortie prématurée de leur gardien Alireza Beiranvand, victime d’un terrible choc avec un coéquipier (15e), la tâche était insurmontable face à la furia des jeunes attaquants anglais.
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