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Yassine Benajiba (F91) : « Ma dernière recrue, c’est un poney »


Ne pas croire que l'amour de Yassine Benajiba pour les animaux l'empêche d'être un épicurien. «J'aime la viande», revendique-t-il. (photo DR)

L’ailier du F91 Yassine Benajiba, qui retrouve la Jeunesse dimanche en Coupe de Luxembourg, ne vit pas que pour le football. Une grande partie de son temps est consacrée aux animaux, passion qu’il a depuis toujours. Qui a dit que tous les footballeurs n’étaient bons qu’à tuer leur temps à jouer à la Playstation et à regarder des séries TV américaines?

(photo DR)

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Au lendemain des attentats terroristes qui ont frappé Paris, Yassine Benajiba n’avait pas franchement envie de rigoler. Il n’a pourtant pas eu le choix. Sur le trajet reliant sa Bruxelles natale à son domicile français, la scène du contrôle policier à la frontière a pris des tournures de sketch. «Il faisait nuit, je conduisais, ma femme était à côté et mes deux enfants à l’arrière. Le policier est arrivé avec sa lampe torche et m’a demandé mes papiers. Avant qu’il inspecte la voiture, je lui ai dit : « Je vous préviens, il y a un poney dans le coffre. »» Vérification faite par les forces de l’ordre, il y avait effectivement un Shetland miniature à l’arrière du véhicule des Benajiba ce soir-là. «Ma dernière recrue, c’est ce poney» , déclare Yassine à propos de son petit protégé de 70 centimètres de haut.

Le meneur de jeu belgo-marocain ne se souvient plus de sa rencontre avec les animaux. «En tout cas, ça ne date pas d’hier . Enfant, je promenais des chèvres, je jouais avec des autruches, j’avais des canards, des oies… J’ai eu un rottweiler pendant quatorze ans.»

Cet été, Yassine Benajiba a posté une vidéo de lui sur un cheval au trot, avec cette petite phrase : «J’ai pris une décision : j’arrête le foot, je me lance dans l’équitation.» Il ne fallait que la naïveté de quelques supporters du F91 pour que la rumeur prenne vie. «Ils ont vraiment cru que j’arrêtais le foot. J’ai vite mis fin à la blague.»

Et bientôt un Aigle bleu du Chili…

Yassine Benajiba se passionne pour les animaux. (photo DR)

Yassine Benajiba se passionne pour les animaux. (photo DR)

L’arrivée du poney a nécessité la fabrication d’un box dans le jardin de la famille Benajiba, qui possède trois chats, un poney et une Buse de Harris, espèce d’oiseau de proie d’Amérique centrale. Si Yassine dit aimer «tous les animaux de la même manière» – il possède également à Marrakech «des faucons, des chèvres, des poules, un âne et 21 paons» – , il a un vrai coup de cœur pour les rapaces. Le prochain transfert? Un Aigle bleu du Chili. En attendant, le Dudelangeois passe du bon temps avec sa Buse de Harris. «Ce que j’aime, c’est partir dans des coins perdus, là où je suis tranquille. Je la lâche, je la vois voler devant les montagnes et quand je l’appelle, elle revient sur mon gant. Oui, c’est obligatoire, car mine de rien, c’est puissant, ça peut te bouffer la main.» Voilà le genre de détails que Yassine aime donner à Soulayman (6 ans et 11 mois) et Samya (4 ans), ses deux enfants qu’il a vite contaminés de sa passion.

«C’est simple : dans ma vie, il y a le foot, ma famille et les animaux. Dès que j’ai du temps libre en dehors du foot, je suis dans la nature» , résume-t-il. Pour tout dire, Yassine Benajiba a profité de son amour des bêtes pour inculquer une éducation à ses enfants. «Avec ma femme, on a toujours préféré qu’ils soient dehors ou avec un livre plutôt que devant un écran» , indique-t-il en bon père de famille.

Il faut donc plus qu’une vidéo mignonne d’un chaton pour l’attendrir. «Avec les enfants, notre héros est Kevin Richardson» , un zoologiste sud-africain rendu célèbre pour ses vidéos où il enlace par exemple des lions et des jaguars…

Reste à régler une frustration. En habitant en Lorraine, les Benajiba ne sont pas à la meilleure position géographique pour assouvir toutes leurs envies. «Si j’habitais en Afrique, j’aurais une girafe et un guépard» , fantasme Yassine.

Vivement les beaux jours, que les joueurs dudelangeois voient débarquer à l’entraînement un coéquipier à dos de Shetland.

Matthieu Pécot