Un quadragénaire est poursuivi pour vol avec violence. Ses traces ADN avaient été relevées sur un mouchoir. Les faits reprochés au prévenu qui comparaît depuis mercredi devant la chambre criminelle, remontent au 26 avril 2012. Ce soir-là, trois individus avaient cambriolé un appartement situé au troisième étage dans la rue du Commerce à Kayl. La bande s’était enfuie avec des bijoux d’une valeur estimée à entre 30000 et 40000 euros ainsi qu’une somme d’argent de 11000 euros.
« Quand j’ai ouvert la porte, cela s’est passé très vite. Ils m’ont poussé la tête vers le bas contre le radiateur avant de me transporter dans la chambre », a témoigné mercredi la victime du cambriolage. L’homme âgé aujourd’hui de 62 ans explique avoir ouvert ce soir-là la porte de l’appartement, car il pensait que c’était sa compagne qui avait frappé. Mais il avait été surpris par trois personnes cagoulées. Quelques instants plus tard, il s’était retrouvé les mains menottées dans le dos avec un tee-shirt sur la tête.
Pendant qu’un membre de la bande le surveillait, les deux autres avaient fouillé les autres pièces. Selon le rapport de l’enquêteur de la police judiciaire, la bande avait volé des bijoux d’une valeur estimée entre 30000 et 40000 euros ainsi que les 11000 euros qui se trouvaient ce soir-là dans le portefeuille de la victime.
Avant leur départ, les auteurs l’avaient libéré de ses menottes pour lui attacher, à l’aide d’une bande adhésive, les jambes à un portemanteau. Toujours d’après la victime, les auteurs s’étaient aussi faussement identifiés comme agents de la police luxembourgeoise. Mais le témoin ne peut déclarer si les auteurs étaient armés ou non : «La lumière était éteinte et j’avais un tee-shirt sur la tête.»
Dans l’appartement, la bande n’a pas laissé de traces. Le seul indice exploitable par l’équipe de la police technique est un mouchoir en papier souillé, retrouvé dans la cage d’escalier entre le premier et le deuxième étage – sachant que l’appartement cambriolé se situait au troisième.
«À 90% sûr que c’est la voix du 26 avril 2012»
C’est sur ce mouchoir que l’ADN du prévenu a pu être détecté. « Les trois prélèvements ont mis en évidence son profil génétique », a affirmé mercredi l’experte en génétique qui précise encore qu’aucune trace d’un autre ADN n’a été retrouvée sur le mouchoir.
Lors d’une de ses dépositions, le quadragénaire avait notamment donné l’explication que le mouchoir retrouvé avait pu être transporté sous une chaussure dans la cage d’escalier. « Le mouchoir ne présente aucune trace compatible avec un quelconque frottement au sol », a clarifié l’experte.
À la demande de la défense, l’enquêteur a ensuite précisé que ne figure aucun élément matériel qui atteste que le porteur du mouchoir est bien monté au troisième étage
Devant le juge d’instruction, la victime avait été confrontée à l’inculpé. « Je suis relativement sûr – à 90 % – que c’est la voix qui m’a aussi parlé le 26 avril 2012 », a-t-elle encore déclaré à la barre.
Enfin, la chambre criminelle a entendu la compagne qui a découvert à son retour la victime les pieds ligotés et un tee-shirt sur la tête. Le vol avec violence avait eu lieu seulement quelques jours après leur emménagement dans l’appartement. Mais, selon la compagne, les déménageurs n’avaient pas pu voir les bijoux qu’elle possédait, car elle les avait elle-même transportés. « Il y avait des bijoux de valeur et sans valeur. Ils ont tout pris », a-t-elle ajouté.
Le procès se poursuit ce vendredi matin.
Fabienne Armborst