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Vider un appartement insalubre pour se payer le permis


Le locataire de l'appartement dans lequel travaillent les jeunes est atteint du syndrome d'accumulation compulsive. (illustration DR)

Vider un appartement rempli d’ordures contre une participation aux frais de leur permis de conduire : c’est ce que font quatre jeunes de quartiers défavorisés de Stains, en région parisienne, par le biais de l’association Sauvegarde de la Seine-Saint-Denis et du bailleur ODHLM.

« C’est la deuxième benne qu’on remplit et il nous en faudra encore une demain », s’exclame Sami, 18 ans, masque sur le nez pour se protéger de l’odeur nauséabonde qui empeste la cour de l’immeuble depuis le début du chantier lundi. Canettes de bières, détritus en tous genres, électroménager : les quatre jeunes hommes de 18 à 29 ans, épaulés par quatre éducateurs, ont pour mission de vider intégralement le deux-pièces de 39m2 d’un habitant souffrant d’accumulation compulsive.

« Plutôt que de faire appel à une entreprise privée, où les devis atteignaient les 15 000 euros, ODHLM a préféré collaborer avec l’association », explique une des éducatrices encadrantes Sandrine Meyzindi. Ainsi les quatre travailleurs reçoivent chacun 150 euros par jour, soit 700 euros pour la semaine, tous les frais étant payés par le locataire atteint du syndrome d’accumulation compulsive. « Ces bourses leur serviront à payer une partie de leur permis de conduire, précise l’éducatrice. Sami, par exemple, avait déjà réalisé un chantier d’insertion auparavant donc son permis sera intégralement financé ».

Pour ces garçons en décrochage scolaire et sans activité professionnelle, dont certains ont connu la prison ou ont un enfant à charge, le permis est un pas important vers l’emploi et le début d’une nouvelle vie. « Le seul gros employeur dans le secteur c’est l’aéroport de Roissy et pour y aller quand on travaille tôt, il faut une voiture », précise un autre éducateur, Djamal Ouamara.

Cette mission permet également aux garçons, qui expliquent ne pas faire grand-chose de leurs journées, de « reprendre un rythme et de s’insérer dans un cadre », souligne Sandrine Meyzindi. « Après, je veux enchaîner: passer le permis et trouver un petit boulot. Ce que je voudrais vraiment c’est travailler dans un aéroport, comme vigile ou comme douanier », explique Dre, 18 ans.

Ce genre de collaboration reste rare à Stains et « on espère que du succès de ce chantier d’insertion en découleront d’autres », souligne Zohra Harrach, directrice du pôle d’accompagnement judiciaire et éducatif de l’association.

Le Quotidien/AFP

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