Andrea Enria, le chef de l’Autorité bancaire européenne, a souhaité lundi à Luxembourg la création d’une «banque poubelle» destinée aux créances douteuses.
Le Mécanisme européen de stabilité (MES), dont les bureaux sont établis au Kirchberg, a accueilli lundi un invité de marque en la personne d’Andrea Enria, le président de l’autorité bancaire européenne (ABE).
En poste depuis 2011, le chef de cette agence de régulation basée à Londres – qui a entre autres pour mission d’organiser les fameux tests de résistance bancaire (stress tests) – a partagé avec l’assistance son idée pour «réparer» et aider le secteur bancaire européen à «récupérer».
Il souhaite la création d’une «banque poubelle» (bad bank) qui accueillerait ce qu’on appelle des prêts non productifs (non performing loans) c’est à-dire des créances douteuses. À la fin de l’année 2016, la BCE indiquait que près d’un tiers des créances douteuses étaient détenues par les banques italiennes. Dans son discours, Andrea Enria n’utilise pas le terme de «banque poubelle», il parle plutôt d’«entreprise de gestion d’actifs» qui s’autofinancerait. Cette idée, si elle devenait réalité, aiderait «les banques à redevenir en état de marche», a-t-il affirmé. Il a même soutenu que les créances douteuses étaient «un sujet très important pour les banques». Selon Andrea Enria, les prêts non productifs sont «un problème du marché unique». «Nous devons trouver une solution digne» de lui, a-t-il pointé.
De son côté, le directeur général du MES, Klaud Regling, a soutenu l’idée de son invité. «Votre plan pour une banque poubelle ne prévoit pas de mutualisation des risques, ce qui est politiquement un avantage. Vous identifiez des étapes qui aident à établir une solution de marché», a-t-il soutenu.
Aude Forestier