La jihadiste française Djamila Boutoutaou, 29 ans, a été condamnée mardi à la prison à perpétuité pour appartenance à Daech (EI) par la Cour pénale centrale de Bagdad.
Djamila Boutoutaou, qui a comparu dans un box grillagé en bois, vêtue d’une tunique rose et d’un foulard marron, a expliqué qu’elle était d’origine algérienne et qu’elle s’était « convertie à l’islam alors qu’elle était chrétienne ». Elle a affirmé être partie de France avec son mari « qui était chanteur de rap ».
« Nous sommes venus à Istanbul en vacances, et c’est en arrivant en Turquie que j’ai découvert que mon mari était un jihadiste. Il a été contacté par un homme nommé al-Qourtoubi qui nous a emmené mes enfants et moi vers un endroit où nous nous sommes cachés dans une cave », a-t-elle encore raconté.
La famille a ensuite vécu dans le califat auto-proclamé de Daech qui s’étendait depuis 2014 sur de larges pans de Syrie et d’Irak. En 2017 toutefois, au terme d’une longue et meurtrière contre-offensive, les forces irakiennes ont repris l’ensemble des zones peuplées tenues par l’EI. Au cours de ces combats, « mon fils Abdallah a été tué dans un bombardement », a déclaré à la cour Djamila Boutoutaou.
Au cours des derniers mois, plusieurs dizaines de ressortissantes turques ont été condamnées à la peine de mort en vertu de la loi antiterroriste irakienne. Une Allemande a également été condamnée à la peine capitale. La loi antiterroriste irakienne permet d’inculper des personnes qui ne sont pas impliquées dans des actions violentes mais sont soupçonnées d’avoir aidé l’EI et prévoit la peine capitale pour appartenance à des groupes jihadistes même pour des non combattants. Environ 20 000 personnes ont été arrêtées au cours de la contre-offensive irakienne.
Le Quotidien/AFP