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Une caissière licenciée pour un oubli de 5,32 euros


Lors de son entretien préalable au licenciement, l'employée avait plaidé un oubli. Mais la direction y voyait un "comportement frauduleux". (illustration AFP)

Une caissière d’un supermarché Carrefour Market de la région parisienne a été licenciée pour avoir omis de scanner un pack de bière et deux sacs plastique, d’un montant total de 5,32 euros. La direction s’est ravisée jeudi et propose finalement de réintégrer l’employée.

Ce soir du 22 décembre, cette vendeuse d’un magasin situé à Mézières-sur-Seine (dans les Yvelines), reconnue travailleuse handicapée à 80%, « était très fatiguée » : « Elle a oublié de scanner un pack de bière Pelforth à 5,02 euros et deux sacs plastique à 15 centimes », rapporte Laurent Lamaury, délégué syndical national CGT pour Carrefour Market.

L’employée est alors mise à pied. Lors de son entretien préalable au licenciement, elle plaide un malheureux oubli, assure que son geste était involontaire, d’autant qu’elle savait qu’ « un vigile n’était pas loin » et dit avoir entendu le bip du scanner. L’enseigne n’a subi aucun préjudice puisque le client a fini par payer les produits non scannés. Malgré ses dénégations, la lettre de licenciement tombe le 18 janvier : la direction invoque un « comportement frauduleux » de son employée.

Elle se sentait « surveillée »

Employée depuis 2012, la caissière avait enchaîné les CDD et avait « même travaillé un mois sans contrat », ce qui a donné lieu à une intervention de la CGT pour faire requalifier son contrat en CDI. Depuis, elle se sentait « surveillée » par sa direction.

Cette dernière s’est cependant ravisée, jeudi en fin d’après-midi. « Après examen de la situation et compte tenu de l’ensemble des éléments, la direction de Carrefour Market a décidé de proposer à Madame Vanessa V. sa réintégration dans l’entreprise. Un rendez-vous est organisé avec elle demain (vendredi) matin », a indiqué la chaîne de magasins.

Le syndicat a toutefois prévu un rassemblement de soutien samedi à 10h devant le magasin, tandis que la caissière a décidé de lancer une procédure devant le conseil de prud’hommes.