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Un Noël en demi-teinte pour les commerçants Britanniques


Les enseignes traditionnelles de supermarchés, comme Tesco ont moins bien profité de la croissance que les enseignes allemandes "maxidiscount", comme Aldi (photo: dr)

Les ventes alimentaires pendant la période cruciale de Noël ont été satisfaisantes au Royaume-Uni, mais le repli du pouvoir d’achat des ménages sur fond de Brexit pèse sur le commerce des produits durables, d’après plusieurs études publiées mardi.

En décembre, les ventes des distributeurs de tous types ont augmenté de 1,4% sur un an, soit un peu moins vite que lors de la même période de l’année précédente, a annoncé la British Retail Consortium (BRC), une association qui regroupe 70% des entreprises du secteur de la distribution en terme de chiffre d’affaires au Royaume-Uni.

« Il y a eu du bon et du moins bon pendant la période de Noël cette année. La croissance des dépenses a peu ou prou suivi le rythme modeste du reste de l’année. La différence entre les ventes dans le secteur alimentaire et le non-alimentaire n’a toutefois jamais été aussi marquée », a expliqué le directrice générale de la BRC, Helen Dickinson.

Lors des trois derniers mois de l’année, les ventes alimentaires ont grimpé de 4,2% sur un an, une tendance positive manifestée par le rapport d’activité favorable présenté mardi par le groupe Morrisons.

L’annonce de cette chaîne de supermarchés dopait non seulement son titre à la Bourse de Londres, où son action a ouvert en tête de l’indice vedette FTSE-100, mais fournissait aussi un bon présage avant la publication des rapports d’activité de ses concurrents, comme Sainsbury’s mercredi, ou encore Tesco et Marks and Spencer jeudi.

Le cabinet Kantar Worldpanel a renforcé cette impression en publiant mardi ses données sectorielles sur les commerce alimentaire au Royaume-Uni, qui ont fait apparaître un bond de 3,8% des ventes lors des 12 dernières semaines de l’année sur un an.

« Les acheteurs ont dépensé 747 millions de livres le seul 22 décembre (850 millions d’euros, ndlr), faisant du vendredi d’avant Noël le jour des courses les plus massives jamais enregistré », a expliqué Fraser McKevitt de Kantar Worldpanel.

Croissance affaiblie

Les enseignes traditionnelles de supermarchés, comme Tesco, Sainsury’s et Morrisons, en ont profité (entre 2 et 3% de hausse des ventes en valeur), mais à un degré nettement moindre que les sociétés allemandes de maxidiscompte Aldi et Lidl (+16,8% chacune) qui se tranchent une part de gâteau de plus en plus importante.

Autre point incitant à la prudence, l’inflation des produits alimentaires a atteint pendant la même période 3,7%, ce qui signifie que les acheteurs ont simplement maintenu leurs volumes d’achats.

« Les ventes alimentaires ont résisté au ralentissement de la consommation car, après tout, manger trois repas par jour est plus important que de se payer le nouvel iPhone », a souligné Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown.

D’après les données de la BRC en effet, les ventes de produits non-alimentaires ont baissé de 1,4% lors des trois derniers mois de l’année sur un an, leur pire performance depuis mars 2009 et la crise financière internationale.

« Avec une inflation supérieure à la croissance des salaires, les consommateurs voient une part plus importante de leur pouvoir d’achat absorbée par les produits de première nécessité, dont l’alimentation, ce qui leur a laissé moins de marges financières pour leurs cadeaux de Noël », a précisé  Dickinson de la BRC.

Tous types de produits confondus, l’inflation a atteint 3,1% en novembre sur un an, d’après les derniers chiffres officiels disponibles, dopée par la dégringolade de la livre sterling consécutive à la décision de Britanniques de quitter l’Union européenne.

Cette dépréciation renchérit les importations britanniques et donc les prix en magasins, qui grimpent in fine plus vite que les salaires. Conséquence, la consommation des ménages a eu tendance à s’affaiblir en 2017, pesant sur la croissance du pays qui pourrait se limiter à 1,5% d’après l’organisme public OBR, après 1,9% en 2016 et 2,3% en 2015.

En pleines négociations sur le Brexit, l’activité pourrait évoluer peu ou prou au même rythme modéré en 2018, d’après l’OBR.

Le Quotidien/ AFP

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