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Un avocat blessé par balles dans sa voiture près d’Ajaccio


La police scientifique près du véhicule criblé de balles dans lequel l'avocat Jean-Michel Mariaggi a été tué sur une route proche de Carbuccia en Corse le 29 octobre 2015. (Photo : AFP)

Jean-Michel Mariaggi, un avocat qui a notamment défendu des proches de la bande dite du Petit Bar et l’ex-nationaliste Yves Manunta, assassiné en 2012, a été blessé par balles dans son véhicule sur une route près d’Ajaccio, a-t-on appris de sources concordantes.

L’avocat âgé d’une soixantaine d’années, dont le pronostic vital n’est pas engagé, risque toutefois de perdre sa main, voire son bras, gauche, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Peu après 19H00, Il a été visé par les occupants d’une voiture qui l’a dépassé alors qu’il circulait sur une départementale entre Ajaccio et Ucciani, où il réside, a précisé le procureur de la République d’Ajaccio Eric Bouillard sur place.

«Il est sorti de son véhicule et a été pris en charge très rapidement par les pompiers», a poursuivi M. Bouillard. A ce stade, «il est beaucoup trop tôt pour tirer des axes d’enquête et aucune hypothèse ne peut être écartée», a ajouté le magistrat.

«Le mode opératoire rappelle malheureusement d’autres faits funestes», a-t-il encore commenté, annonçant que l’enquête allait être confiée à la PJ et à la section de recherches de la gendarmerie d’Ajaccio en co-saisine.

En début de soirée jeudi, des policiers procédaient aux constatations à proximité du 4×4 Volvo blanc de Jean-Michel Mariaggi, qui portait un énorme impact de balle dans le pare-brise arrière, et dont les vitres latérales avaient volé en éclats, ont constaté des journalistes.

Sur des dizaines de mètres étaient éparpillés des morceaux de plexiglas au milieu desquels les enquêteurs recherchaient des douilles. Selon une autre source proche de l’enquête, l’avocat a été visé par une rafale d’arme automatique tirée par le passager du véhicule qui l’a dépassé.

L’assassinat en octobre 2012 de l’ancien bâtonnier d’Ajaccio Antoine Sollacaro, un proche de l’ex-nationaliste Alain Orsoni tué de plusieurs balles alors qu’il se trouvait à bord de sa voiture dans une station-service du centre d’Ajaccio, avait suscité une immense émotion.

Me Mariaggi, pénaliste reconnu au tempérament impétueux, avait aussi défendu le jeune Andy qui avait tué en 2009, à l’âge de 16 ans, toute sa famille en Corse. En 2013,il avait été jugé vendredi irresponsable par la cour d’assises d’appel des mineurs des Bouches-du-Rhône, comme en première instance.

En juin 2013, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis pour outrages envers un policier et dégradation d’un bien d’utilité publique, pour des incidents survenus au tribunal d’Ajaccio en 2008 lors du procès de militants du mouvement nationaliste Rinnovu.

Un acquittement général pour les assassinats et la tentative avaient été prononcés et Guy Orsoni, condamné à 8 ans de prison pour association de malfaiteurs, a été remis en liberté le 22 octobre.

Jeudi matin, c’est à Melun qu’un autre avocat, le bâtonnier Henrique Vannier, a été la cible de coups de feu, tirés par un de ses confrères qui s’est ensuite donné la mort. Gravement blessé, Me Vannier était hospitalisé à Créteil, dans le Val-de-Marne.

AFP/M.R.

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