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UEFA : Aleksander Ceferin succède à Michel Platini


A 48 ans, il est devenu le plus jeune dirigeant à accéder à la magistrature suprême du football européen. (Photo : AFP)

Une page est tournée : le football européen s’est choisi un nouveau patron avec le président de la Fédération slovène Aleksander Ceferin, 48 ans, homme du renouveau inconnu du grand public, au contraire de son prédécesseur, Michel Platini, président déchu de l’UEFA, qui a fait ses adieux mercredi à Athènes.

Ceferin, l’homme nouveau

C’est donc lui, Aleksander Ceferin, issu d’un petit pays d’Europe centrale de deux millions d’habitants, qui devient le nouveau patron de la puissante confédération européenne. Il a été élu à une écrasante majorité de 42 voix contre 13 (chacune des 55 fédérations de l’UEFA a une voix) face au Néerlandais Michael van Praag, 68 ans. Cet avocat n’a pas le glorieux passé de joueur de Platini. Mais comme le triple Ballon d’Or en 2007, il a été porté par les voix des pays de l’ancien bloc de l’Est et des petites nations.

La mission est double pour ce juriste au visage émacié et au regard bleu. En premier lieu, il devra être un exemple de probité, après un président suspendu quatre ans pour « abus de position », « conflit d’intérêts » et « gestion déloyale » et alors que globalement le monde du football souffre de scandales à répétition, sur fond de corruption à grande échelle au sein de la Fifa, son instance dirigeante mondiale.

« Le football d’abord » est ainsi le message clé de Ceferin, qui a promis d’ouvrir le débat sur une « durée limite des mandats ». Van Praag n’avait certes rien à se reprocher. Mais le président de la Fédération néerlandaise incarnait l’ancien régime avec son poste au comité exécutif, le gouvernement du foot européen, depuis 2009.

Ceferin devra aussi et surtout préserver les intérêts des sans-grade au sein d’une confédération européenne où, depuis la suspension de Platini, les grands clubs cherchent à imposer leur marque et servir leurs intérêts.

« Je ne suis pas un rêveur : construire des ponts entre les différentes composantes du football mondial c’est bien, mais des terrains là où il en manque, c’est mieux », a souligné ce père de trois enfants, se présentant avant tout comme « pragmatique ».

Dossier chaud : la C1

C’est le principal défi qui attend Ceferin : toucher ou non à une réforme de la Ligue des champions qui fait déjà grincer des dents. En pleine vacance du pouvoir, entre la suspension de Platini et l’élection de Ceferin, l’UEFA avait ainsi décidé que pour trois ans, sur la période 2018-2021, l’Espagne, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie auraient quatre places garanties en phase de poules au nom de leurs bons résultats passés dans cette épreuve reine.

Le but était certes d’empêcher la création d’une Superligue par une poignée de grands clubs européens. Mais en dehors des quatre bénéficiaires, la grogne monte. L’Association européenne des ligues de football professionnel (EPFL) a ainsi dénoncé une « décision qui creuse le gouffre sportif et financier entre les plus grands clubs et les autres ».

« Si je suis élu, je ne pourrai pas changer cette réforme », avait prévenu Ceferin dans L’Equipe. Mercredi à Athènes, le nouveau boss de l’UEFA a juste lancé qu’il ne « ferait pas de promesses irréalistes ». En anglais, il a toutefois parlé de « wind of change », « vent du changement », titre du groupe Scorpions. Van Praag avait lui cité les Rolling Stones avec « time is on my side », « le temps est de mon côté ».

Adieux de Platini

Avant l’élection de Ceferin, Platini avait fait ses adieux. Ce dernier discours, devant ceux qui l’avaient élu à trois reprises (2007, 2011, 2015), Platini y tenait. La justice interne de la Fifa l’y a autorisé, n’y voyant pas une infraction à sa suspension pour quatre ans de toute activité liée au football.

L’ex-capitaine des Bleus a conclu son allocution de moins de dix minutes la voix un peu chevrotante, pris par l’émotion, avant de quitter la salle d’un petit signe de la main, sous des applaudissements respectueux, sans plus. Le Français a martelé son message selon lequel « le football est un jeu avant d’être un produit, un sport avant d’être un marché, un spectacle avant d’être un business ».

Et de se montrer combatif, en revenant sur ce versement controversé de 1,8 million d’euros reçu de Joseph Blatter, le président déchu de la Fifa, en 2011, sur la base d’un contrat oral, versement qui a provoqué sa chute : « Sachez simplement que ma conscience est tranquille, je suis certain de ne pas avoir commis la moindre faute, et je continue le combat judiciaire ». Comme l’a révélé L’Equipe lundi, Platini doit recevoir vendredi les motivations du Tribunal arbitral du sport (TAS) qui a réduit à quatre ans la suspension de six ans qui lui avait finalement été infligée par la justice interne de la Fifa. En fonction de ces documents, l’ex-star de la Juventus Turin se réserve le droit d’aller devant des tribunaux civils.

Le Quotidien/afp

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