Le chef historique de l’extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, a annoncé lundi qu’il voulait créer sa propre « formation » politique, une semaine après avoir été suspendu du parti Front national qu’il a créé et dirigé pendant près de 40 ans.
« Je ne vais pas créer un autre parti. Je vais créer une formation qui ne sera pas concurrente du FN », a-t-il affirmé sur la radio privée Radio Courtoisie. Il a cependant ajouté qu’il souhaitait « peser pour rétablir la ligne » historique au sein du FN, dirigé depuis 2011 par sa fille Marine.
« Je crois qu’il faut rétablir dans le mouvement une véritable démocratie », a poursuivi le vieux tribun, qui à 86 ans, risque également de perdre son titre de président d’honneur du FN. La plus haute instance du parti a décidé lundi dernier de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour le déchoir de ce titre.
Marine Le Pen, qui tente de défaire le FN de son image antisémite et raciste, a voulu sanctionner son père, auteur en avril d’une série de provocations sur la Shoah ou « le monde blanc ». Malgré les succès électoraux du FN, qui est notamment arrivé en tête des Européennes en 2014, le patriarche est en désaccord avec la stratégie de « dédiabolisation » menée par sa fille, dont il pense qu’elle est sous l’influence du numéro deux du parti, Florian Philippot.
« Marine Le Pen a une grande valeur »
« Je ne veux pas que le FN devienne comme le mouvement de (ndlr: Gianfranco) Fini (en Italie), une aile droite de la majorité, de façon que M. Philippot et quelques autres deviennent ministres », a-t-il redit sur Radio courtoisie. M. Le Pen, qui avait répudié sa fille la semaine dernière, allant jusqu’à souhaiter qu’elle change de nom, lui a cette fois dressé des louanges.
« Marine Le Pen a une grande valeur », a-t-il dit. « C’est quelqu’un de qualité, qui supporte des responsabilités écrasantes. » Le « problème », selon lui, est qu' »on l’a laissée seule un petit peu face à ses collaborateurs. »
AFP