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Sept hommes suspectés d’une descente anti migrants


Les migrants ont dit aux forces de l'ordre s'être fait agresser à la barre de fer par plusieurs hommes. (illustration AFP)

Le parquet de Dunkerque va requérir la mise en examen et le placement en détention des sept hommes soupçonnés d’avoir agressé cinq migrants dans la nuit de mercredi à jeudi à Loon-plage (Nord).

« Je vais ouvrir une information judiciaire du chef de violences en réunion et de participation à un groupement en vue de la préparation d’actes de violences volontaires contre des personnes », a indiqué Eric Fouard, procureur de Dunkerque. « Le parquet va requérir leur mise en examen et leur placement en mandat de dépôt. Ils vont être déférés cet après-midi devant un juge d’instruction. »

Dans la nuit de mercredi à jeudi, à Loon-plage près de Dunkerque, des policiers repéraient deux véhicules s’arrêtant dans une lande déserte, habituellement utilisée par des migrants du camp de Grande-Synthe pour tenter de monter dans des camions empruntant les car-ferries pour Douvres.

« On va aller leur taper dessus »

Ces sept hommes « se rendaient dans un bosquet » alors que « plusieurs migrants sortaient de cette zone en courant ». Ils ont déclaré aux forces de l’ordre « qu’ils se faisaient agresser par plusieurs personnes ». Parmi les cinq victimes, des Kurdes irakiens, deux ont dit avoir fui des hommes masqués, dont deux portaient des barres de fer. Les trois autres victimes n’ont pas souhaité témoigner.

Les agresseurs présumés, âgés de 24 à 47 ans, originaires du Pas-de-Calais, de la région parisienne et de Bretagne, sont « clairement des sympathisants des mouvements anti-migrants à Calais », selon Eric Fouard. Sur les lieux de l’agression, les policiers ont pu mettre la main sur deux barres de fer et en ont découvert une troisième dans l’un des véhicules, ainsi qu’une bombe lacrymogène. « Il est établi que le mobile de la présence des agresseurs est clairement d’aller exercer des violences sur des migrants », a souligné le procureur. « On a l’audition d’un témoin qui travaillait dans un établissement à proximité disant que ces personnes sont venues le voir pour demander où étaient les migrants et qu’un de l’équipe a dit : on va aller leur taper dessus. »