[Roud Léiwen] Les Pays-Bas sans Joubert, Schon aura sa chance

Luc Holtz a fait savoir dimanche qu’il ferait confiance à son numéro 2 en l’absence d’Anthony Moris, touché au ménisque et qui est opéré ce lundi.

Il y a trois semaines, avant d’affronter la Suède au stade Josy-Barthel, Luc Holtz s’était fait demander en conférence de presse s’il envisageait d’autres options que Ralph Schon pour faire le numéro 2 bis, en sélection. Un peu offusqué, il avait répondu qu’il avait une «confiance totale» en son géant de Strassen, alors que pourtant, le cas Jonathan Joubert n’était pas encore définitivement réglé, que ce dernier s’était mis à disposition pour revenir aux buts en cas d’absence d’Anthony Moris et que Holtz lui-même… le remerciait de cette disponibilité. Bref, rien n’indiquait encore que Schon était plus qu’un simple n°2 bis, voire un faux n°3.

Depuis ce week-end, l’ancien capitaine du Norden 02 a pris du galon. Dimanche, Luc Holtz a ainsi officiellement fait savoir qu’il ne rappellerait pas Jonathan Joubert malgré la blessure au ménisque d’Anthony Moris à l’issue de la rencontre de championnat de D1 belge de son club de Malines à Anderlecht. «Je n’ai pas encore contacté Jonathan… et je ne vais pas le faire, a expliqué Holtz. C’est Ralph Schon qui sera n°1 et qui jouera contre les Pays-Bas». Sacré dépucelage pour le garçon de 26 ans.

Et surtout, mise au point claire et définitive d’une situation quand même bien ambiguë entre Jonathan Joubert et le sélectionneur, qui durait depuis que ce dernier avait annoncé vouloir faire de Moris son titulaire au poste.

Moris choisit la sécurité, Joubert étonné

Holtz aurait-il suivi la même ligne directrice si Anthony Moris avait dû manquer beaucoup plus longtemps que les deux mois d’ores et déjà annoncés ? S’il avait manqué plus, en tout cas, qu’un simple match contre les Orange dont, de toute façon, le Luxembourg ne partira pas favori ? On a le droit d’en douter. Mais on ne peut plus mettre en cause sa volonté de tourner pour de bon la page Joubert et d’éviter de se mettre en porte-à-faux vis-à-vis de Schon, qui aura pour n°2 Valentin Roulez, le portier de Mondercange et des espoirs. À ce sujet, Holtz a indiqué qu’il envisageait une autre option, qu’il garde secrète : «Il faut que je mène certaines entrevues avant ça avec mon staff. Mais Ralph jouera !»

Et pendant ce temps, Moris se soignera. C’est seulement après 30 secondes de jeu, sur un dégagement contre Anderlecht (mercredi, 2-0), qu’il a ressenti quelque chose de pas catholique dans son genou déjà opéré des croisés : «Un hasard malheureux, assure-t-il. Cela n’a rien à voir.» Holtz, lui, se pose la question : «Il faudra voir s’il a tout fait juste au niveau de la réathlétisation. Et cette fois, bien remuscler.» Moris aura le temps de prendre le temps. Des deux options envisageables – retirer le ménisque et être sur pieds en un peu plus d’un mois, ou le recoudre et revenir en deux mois – il a choisi la plus longue «pour la suite de ma carrière et aussi l’après-carrière». S’il s’est senti fondé à choisir cette voie, c’est aussi parce que son staff, à Malines, l’a conforté dans la hiérarchie et aussi parce qu’il espère être déjà de retour «pour les deux derniers matches de décembre» contre Charleroi et Zulte-Waregem (les 21 et 27). Cela lui ferait ainsi rater huit matches en Belgique. Il en a douze, plutôt bons, derrière lui pour justifier d’un éventuel retour aux affaires dès que son genou le lui permettra.

En espérant que ce sera la dernière fois avant longtemps que son corps le trahira. Parce qu’avec Joubert, tout s’annonce désormais à peu près fini. Dimanche, le portier dudelangeois s’est montré presque étonné qu’on ne le rappelle pas : «La question n’est pas de savoir si j’ai envie de jouer, mais plutôt : qui le sélectionneur veut mettre dans les buts ? Si Ralph Schon devait jouer, je ne pourrais que le féliciter pour sa première sélection. Et lui dire bonne chance. Je n’ai jamais dit que je prenais ma retraite internationale, uniquement que je ne souhaitais pas être sur le banc. Officiellement, je ne suis au courant de rien. Il n’y a aucun dialogue entre le sélectionneur et moi.»

Julien Mollereau