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Quand la D2 chinoise dépense plus que la Liga


Quand Jackson Martinez (à gauche) s'envole pour Guangzhou, on peut parler de démesure. (photo AP)

En attirant Jackson Martinez hier pour 42 millions, Guangzhou a fait entrer la Chine dans une nouvelle dimension. L’attaquant international colombien de l’Atlético Madrid, en signant chez le champion d’Asie en titre pour un montant record, constitue un nouveau signe des ambitions et des moyens opulents de la Chinese Super League.

Martinez, 29 ans, joueur « de classe mondiale », a signé pour quatre ans, selon un communiqué publié sur le site internet du Guangzhou Evergrande. Le joueur colombien n’a inscrit que 3 buts en 22 matches à l’Atlético Madrid depuis son arrivée à la mi-2015. Il était pourtant parti du FC Porto, son club précédent, avec un bilan impressionnant de 92 buts en 133 apparitions.

Le montant versé par le club de la ville de Canton pour s’attacher les services du joueur colombien (42 millions d’euros) est de loin le plus important jamais payé par un club chinois pour un transfert. Le précédent record datait… de la semaine dernière, lorsque le milieu brésilien de Chelsea Ramires avait signé au Jiangsu Suning pour 28 millions d’euros.

Ce nouveau transfert porte à 203,9 millions d’euros le montant global dépensé lors du mercato d’hiver – qui se poursuit jusqu’au 26 février en Chine – par les clubs de la Chinese Super League, selon le site spécialisé Transfermarkt, un total dépassé uniquement par ceux de la Premier League anglaise.

Les entreprises chinoises ont investi des sommes folles dans le football national depuis que le président Xi Jinping, lui-même un fan, avait déclaré en 2011 souhaiter que la Chine se qualifie, accueille, puis gagne une Coupe du monde.

La Bundesliga, aussi, est surclassée

Les clubs chinois ont dans le passé recruté plusieurs internationaux trentenaires (Nicolas Anelka, Didier Drogba, Seydou Keita, Carsten Jancker, Fábio Rochemback…), mais la plupart de leurs récentes recrues étrangères sont âgées de moins de 30 ans. « Ce ne sont pas des gars à la fin de leur carrière qui cherchent juste une rétribution », analyse David Hornby, directeur sport de Mailman, une entreprise de gestion de marque basée à Shanghai. « C’est véritablement cette mission donnée par le gouvernement qui a promu le développement du football », estime Tom Elsden, responsable stratégie sportive chez Mailsman.

Les clubs chinois – 1 re et 2 e division confondues – ont déjà déboursé 252,7 millions d’euros durant le présent mercato d’hiver, non loin des 295,1 millions dépensés par leurs homologues anglais avant la clôture lundi du marché européen des transferts, d’après Transfermarkt. Et d’autres opérations pourraient encore suivre d’ici la fin du mois. Même les clubs de la modeste China League One (2 e division chinoise) ont dépensé davantage que ceux de Ligue 1, de Bundesliga ou de Liga (1 re division espagnole).

Le Quotidien / AFP