Actuellement au pied du podium de Promotion d’honneur, Rodange est apparu fébrile lors du derby contre Pétange. À Sandweiler, ce dimanche (16h), Viktor Pasulko devra effectuer quelques rajustements.
Si Rodange vise la montée en BGL Ligue, il va lui falloir s’accrocher et se montrer plus entreprenant que dimanche dernier contre le Titus.
Au premier coup d’œil, le tableau n’a rien de choquant : 4 e à quatre points de Pétange – dauphin de Käerjeng depuis sa victoire dimanche dernier au stade Jos-Philippart (1-3) – Rodange est toujours en course pour la montée en BGL Ligue à douze journées de la fin du championnat. Une position dont bien des clubs se satisferaient, mais qui reste fragile au vu du déséquilibre affiché dans le jeu face à un Titus qui a mis fin à quatre victoires consécutives. «Cette série, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt », glisse désappointé un joueur pour qui cette forêt ne serait pas aussi verdoyante qu’elle en a l’air. Et c’est vrai qu’au second coup d’œil, la situation de Rodange n’est pas aussi florissante.
Le 27 septembre, David Zenner décide de quitter son poste d’entraîneur. Et ce, au lendemain de la gifle reçue à Käerjeng (4-0), en faisant le constat suivant : « Le résultat chiffré est encore meilleur que notre prestation… » À cette époque, Rodange pointe alors à la… 4 e place. Quatre mois après l’arrivée de Viktor Pasulko, la situation comptable n’a pas énormément changé : le club de la présidente Karine Reuter est toujours au pied du podium.
Nouveau style
Et ce malgré le nouveau style imprimé par l’ex-finaliste de l’Euro-2008 avec l’URSS. Le style offensif de Zenner a laissé place à une toute autre philosophie basée, elle, sur la sûreté défensive. « L’important, aujourd’hui, est de ne pas prendre de buts , explique Romain Zéwé pour qui cette stratégie, bien qu’elle le prive davantage de ballons que la précédente, n’est selon lui pas dénuée de bon sens. On ne sait pas et on n’a pas les moyens de faire le jeu. Dans ces conditions, c’est important d’être solide défensivement. »
Ce nouveau virage a permis à Rodange de n’encaisser «que» huit buts lors de ses sept sorties en championnat sous l’ère Pasulko. Une statistique ayant pris un peu de plomb dans l’aile contre Pétange qui a planté trois banderilles à une formation livide. Presque aussi bien que lors de la défaite essuyée le 22 novembre en 16 e de finale de la Coupe de Luxembourg (3-4).
Ces deux sorties – à trois mois d’intervalle – révèlent non pas les limites d’un indéfectible 4-4-2 qui ne fait pas l’unanimité au sein du groupe, mais peut-être davantage le manque de cohésion au sein de celui-ci. Pour preuve, ce manque flagrant de combativité affiché lors d’un derby à l’issue duquel Rodange n’avait commis que six petites fautes. Soit moitié moins que son adversaire. Ce qui ne l’aura cependant pas empêché d’écoper de deux cartons jaunes, dont l’un pour Alverdi (pour contestation), et aucun pour son adversaire.
Rougeaux en attaque ?
Les problèmes défensifs rencontrés contre Pétange s’expliquent peut-être aussi par le départ cet hiver de Mielczarek. Pour le remplacer sur le côté gauche de la défense, Pasulko avait opté pour Pinto da Costa, mais l’ex-joueur du Progrès a été rapidement débordé par les événements, et notamment par l’intenable Abreu.
Du coup, le technicien russe pourrait décider de ne pas le reconduire à ce poste ce dimanche à Sandweiler, et le confier à Fabbro, qui basculerait à gauche tandis qu’Aminzadeh, de retour, se verrait confier le couloir droit. Le système que préconise Pasulko suppose de la vitesse une fois le ballon récupéré. Reste à savoir si l’équipe possède les éléments capables de pratiquer un tel jeu. Lors du derby, celle-ci n’a jamais semblé être en mesure de prendre à revers son adversaire à l’exception de quelques déboulés de Gomes Borges.
Le retour de Coulibaly va permettre à Rolandi de retrouver son poste au milieu de terrain tandis que Rougeaux, dont le positionnement dans l’entrejeu a surpris tous les observateurs, devrait retrouver l’attaque en l’absence de Zéwé.
Arrivé cet hiver par le biais de Quotschalla qu’il a cotoyé à Orlandina (Italie), Pasulko se retrouve avec un groupe qui n’est pas le sien et sur lequel il compte modifier les contours d’ici la saison prochaine. Reste que s’il veut évoluer en BGL Ligue, il lui faudra resserrer les boulons et espérer que son équipe affiche un autre visage. Et dès ce dimanche, à Sandweiler.
Charles Michel