Une femme poursuivie pour avoir infligé pendant quinze mois des violences graves à son ex-compagnon a été condamnée jeudi à Paris à trois ans de prison, dont 18 mois ferme, et plus de 200 000 euros d’indemnisation à la victime.
Cette peine est aménageable et n’envoie donc pas automatiquement la condamnée en prison, mais elle devra en outre suivre un traitement psychiatrique. Les associations françaises de lutte contre les violences conjugales comptabilisent quelque 7 000 plaintes d’hommes battus chaque année, et on estime qu’un homme meurt tous les treize jours sous les coups de sa compagne. Par comparaison une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon.
Lors de l’audience en avril, la procureur avait requis la peine maximale, cinq ans ferme, en estimant que les actes reprochés à Zakia Medkour allaient « au-delà de la violence ». Maxime Gaget, 37 ans, avait rencontré Zakia Medkour, 43 ans, en 2007 sur Internet et avait emménagé sept mois plus tard dans le studio parisien où elle vivait avec ses deux enfants.
Mais la romance avait vite tourné au cauchemar. Souvent absent de son travail, l’homme est licencié. Il devient alors une sorte « d’esclave domestique » obligé à dormir sur le sol dans l’entrée, sans accès à la salle de bain. Privé de ses papiers et cartes de crédit, il est également dépouillé de ses économies et menacé d’être dénoncé comme pédophile s’il se rebelle. Il subit en outre des sévices – brûlures avec des cigarettes ou un couteau chauffé à blanc, ingestion de force d’éponges ou de produit lave-vitres…
Maxime Gaget a publié un livre sur son calvaire, Ma compagne. Mon bourreau, qui avait contribué à lever le tabou sur les violences conjugales dont les hommes peuvent être victimes.
AFP