François Hollande «ne peut pas» être en l’état le candidat de la gauche et des écologistes en 2017, ont jugé dimanche l’écologiste Cécile Duflot, comme le communiste Pierre Laurent, qui ont répété leur soutien à une primaire à gauche en vue de la présidentielle.
«Est-ce qu’il (François Hollande) est capable de retisser du lien et de présenter un projet rassembleur ? Plus les semaines passent, plus le temps devient court», doute l’ancienne ministre du Logement, dans un entretien au site d’information Mediapart publié dimanche mais réalisé mercredi.
«Il reste quatorze mois. Nous ne pouvons pas utiliser ce temps à faire de la broderie en attendant, qui la catastrophe rédemptrice, qui un improbable miracle, estime la coprésidente du groupe écologiste de l’Assemblée nationale. Aussi la députée EELV de Paris juge-t-elle «nécessaire de faire mouvement» en soutenant l’organisation d’une primaire à gauche «au périmètre le plus large possible».
«Les vieilles forces de gauche rêvent d’un paysage politique où, entre Mélenchon et Hollande, il n’existerait aucune autre possibilité. C’est un Yalta tacite qui les amène d’ailleurs à refuser la primaire. Il faut en finir avec ce glacis conservateur», martèle-t-elle.
Cécile Duflot, qui assure «ne pas être obsédée par 2017», considère qu’une telle primaire ouverte est «encore jouable en terme de calendrier» et que si la «dynamique» prend, «l’intendance suivra».
«Il faut faire craquer les coutures ! Et débattre devant nos électeurs des choix économiques et des orientations politiques. Et le président sortant en viendra peut-être considérer qu’un tel exercice pourrait lui permettre de retrouver une légitimité perdue», glisse l’élue écologiste.
Alors que Manuel Valls a présenté François Hollande comme le «candidat naturel» du Parti socialiste pour 2017 comme président sortant, dans une émission diffusée samedi, le communiste Pierre Laurent lui a répondu dimanche que «la candidature de François Hollande ne représente pas la gauche».
«Qui peut croire que le candidat naturel de la gauche est celui qui a fait le CICE, la déchéance de nationalité, la loi Macron…», s’est exclamé le secrétaire national du PCF et sénateur de Paris sur France 3. Se différenciant de Jean-Luc Mélenchon, hostile à une primaire à gauche, M. Laurent a jugé «qu’être utile, ce n’est pas construire une petite candidature de la gauche de la gauche dans un petit coin».
Pierre Laurent a annoncé l’organisation chaque lundi soir à partir du 25 janvier de «forums publics» au siège du PCF avec «des personnalités» pour préparer cette primaire que «certains sont pressés de tuer dans l’oeuf».
AFP/M.R.