Un syndicat de policiers municipaux a déposé un préavis de grève à Besançon pour réclamer des armes à feu au maire socialiste Jean-Louis Fousseret, qui oppose un « non » catégorique à leur demande.
Le syndicat national des policiers municipaux (SNPM, majoritaire) a demandé au maire de « revenir sur une décision » de la municipalité, qui avait renoncé en mars à armer ses policiers. Le syndicat a appelé les 53 policiers municipaux à un mouvement de grève de quatre dimanches consécutifs à partir du 29 novembre. Le maire Jean-Louis Fousseret déclare être catégoriquement opposé à l’idée d’armer sa police municipale.
Le maire appelle au « bon sens »
Après les attentats de janvier en région parisienne, Besançon a décidé d’équiper ses policiers de pistolets à impulsion électrique de type Taser et de bâtons de défense, a-t-il rappelé. « Je ne veux pas qu’on confonde les missions de la police municipale et de la police nationale », qui est amenée à intervenir sur des missions délicates et potentiellement dangereuses, s’est défendu Jean-Louis Fousseret. « Chacun dans son rôle. Mes policiers n’ont pas été embauchés pour cela et n’ont pas été formés pour cela. […] N’est-ce pas les mettre plus en danger de leur donner un armement ? Qu’est ce qu’un pistolet face à la kalachnikov d’un terroriste ? », s’est-il interrogé.
Dans le contexte de l’état d’urgence, il souhaite que soient donnés d’abord « des moyens à la police nationale d’assurer sa tâche régalienne », ainsi qu’à la justice, et que « le bon sens l’emporte » dans sa ville.
Le syndicat policier demande que la municipalité acquiert gratuitement des armes appartenant à l’État, notamment des armes de défense, comme des pistolets automatiques ou des revolvers. « Il faut qu’on puisse se protéger et protéger les personnes », a estimé Daniel Rozzi, délégué syndical SNPM, précisant qu’à Besançon les policiers municipaux étaient actuellement équipés de bâtons de défense et de bombes aérosols lacrymogènes. « La petite délinquance et tous les faits d’armes à feu sont en nette augmentation ces derniers mois. On se demande comment on peut être sûr de rentrer chez nous et comment protéger nos citoyens », a fait observer le syndicaliste.
AFP/A.P