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Michel Neyret, le super flic déchu, condamné à deux ans et demi de prison


L'ancien policier, qui a déjà effectué huit mois de détention provisoire dans ce dossier, ne retournera pas derrière les barreaux, sa peine étant aménageable. (Photo AFP)

Michel Neyret, ancienne star déchue de la police, a été condamné mardi à deux ans et demi de prison ferme pour « trafic d’influence et corruption » par le tribunal correctionnel de Paris devant lequel il était jugé avec huit autres prévenus.

Une peine de quatre ans de prison, dont deux ans et demi ferme, avait été requise à son encontre. L’ancien policier, qui a déjà effectué huit mois de détention provisoire dans ce dossier, ne retournera pas derrière les barreaux, sa peine étant aménageable. Le jugement souligne la « gravité » des faits reprochés à l’ex-policier, estimant que celui-ci avait « perdu » dans ce dossier « tout sens de la limite légale », entrant dans un fonctionnement où « la fin justifie les moyens ». « Je suis soulagé, c’est une parenthèse de cinq ans de ma vie qui s’est refermée aujourd’hui », a déclaré l’intéressé à l’issue du jugement.

La justice a condamné Michel Neyret pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des « indics », en échange d’avantages, de cadeaux et d’argent liquide, et d’avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs. L’affaire avait créé un traumatisme dans la police. Après trente-deux ans de carrière, dont vingt à la tête de la prestigieuse brigade antigang de Lyon, Michel Neyret, adulé par ses équipes et ses supérieurs et décoré de la Légion d’honneur pour ses résultats, était une légende au moment de sa chute.

Durant le procès, l’ex-policier a reconnu s’être perdu dans la gestion de ses « indics ». Selon lui, les cadeaux reçus provenaient d’informateurs devenus des amis qui voulaient lui « faire plaisir ». Sur les prélèvements de stupéfiants, il a assumé cette pratique pour fidéliser des « indics » tout en affirmant, sans convaincre, n’y avoir eu recours qu’à une seule reprise pour 300 grammes de résine de cannabis. « Ce procès n’est pas celui de la PJ, mais d’une philosophie, d’un système qui est celui de Michel Neyret », avait estimé dans ses réquisitions la procureure Aude Duret.

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