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Med Chani risque 20 ans de prison


Med Chani est en prison en Algérie depuis cinq ans. Après le jugement de ce jeudi, il lui reste quatre ans et 5 mois de détention à effectuer (Photo DR)

Ayant la double nationalité algérienne et luxembourgeoise, Medjdoub Chani est retenu illégalement depuis 2009 en Algérie, où il a été «torturé», déclarent ses proches.

Le procès de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest, dont l’Algéro-Luxembourgeois Medjdoub Chani est l’un des principaux accusés, a commencé le 26 avril au tribunal d’Alger et à l’Assemblée nationale.

La justice examine en effet trois importantes affaires ayant privé le Trésor public algérien de plusieurs milliards de dollars partis en commissions et en pots-de-vin. Un procès marqué par des déballages sans précédent sur la corruption impliquant des ministres actuels ou anciens qui n’ont cependant pas été inquiétés.

Medjdoub («Med») Chani, lui, est en prison en Algérie depuis maintenant cinq ans. Titulaire de la double nationalité algérienne et luxembourgeoise, il est détenu depuis plus de cinq ans, ses proches dénonçant une «arrestation illégale» qui a conduit à des aveux arrachés sous la torture. Med Chani est accusé de trafic d’influence, de corruption, de blanchiment et d’association de malfaiteur. Une peine de 20 ans de réclusion a été requise contre lui vendredi dernier. En 2006, il a été engagé comme consultant juridique et financier du consortium chinois Citic CRCC pour la construction de l’autoroute Est-Ouest qui traverse l’Algérie.

Seize personnes poursuivies

Amine Sidhoum, l’un des avocats de Med Chani, a déploré la torture qu’a subie son client dans les locaux du DRS, les services secrets algériens. «La consécration de l’État de droit ne saurait être bâtie sur la torture.»

Seize personnes et sept sociétés étrangères sont poursuivies pour corruption, blanchiment d’argent et dilapidation de deniers publics. Le verdict du procès doit être prononcé jeudi, a annoncé dimanche le président du tribunal criminel, Tayeb Hellal.

Lancé en 2006 pour une durée de quatre ans et un budget de six milliards de dollars, le chantier-phare de la présidence Bouteflika reste inachevé et entaché de malfaçons. Son coût a bondi à plus de 11 milliards de dollars selon des estimations officielles, à 17 milliards selon d’autres sources.

Sans se présenter à la barre en raison de la protection dont bénéficient les membres du gouvernement, le ministre des Transports Amar Ghoul a tenu le rôle de vedette devant le tribunal criminel d’Alger. À lui seul, il aurait touché un quart des sommes versées en pots-de-vin, a déclaré un accusé, dont les affirmations ont été rejetées en bloc par le ministre dans une déposition lue devant le tribunal.

Le Quotidien