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Marie-Josée Jacobs : « Sans les transferts sociaux, nous aurions 43 % de pauvres »


Caritas Luxembourg mobilise plus de 500 permanents et 374 bénévoles pour encadrer les personnes dans la précarité. Sa présidente, Marie-Josée Jacobs, également bénévole, nous en parle.

La pauvreté, on en parle beaucoup, les chiffres sont éloquents, mais l’UEL réclame un vrai débat et dédramatise la situation. Quelle est-elle pour la Caritas ?

Marie-Josée Jacobs : Il y a, d’une part, une augmentation des personnes qui sont dans une situation de pauvreté et, d’autre part, une augmentation des personnes qui risquent d’y sombrer. Ce n’est pas une nouveauté de dire qu’au Luxembourg le plus gros problème reste évidemment le logement. Une fois le loyer ou le remboursement mensuel du prêt payé, il ne reste plus grand-chose dans le portemonnaie des personnes à bas revenus. La hausse de la TVA à 17 % ne va pas améliorer la situation, bien au contraire. Si vous payez un loyer de 1 000 euros, ce qui est déjà une bonne affaire, et que vous gagnez 2 000 euros par mois, vous êtes déjà dans la pauvreté. L’augmentation de la TVA en général est une mesure socialement injuste, car elle frappe tous les ménages. Mais c’est véritablement le coût du logement qui crée la pauvreté, on ne peut pas le dire autrement.

La fréquentation de vos épiceries sociales est-elle un bon baromètre pour mesurer la situation de la pauvreté au Luxembourg ?

Oui. Nous avons de plus en plus de demandes de la part de communes qui veulent installer une épicerie sociale sur leur territoire. Ces demandes émanent obligatoirement des offices sociaux des communes, donc de personnels qui travaillent sur le terrain et ce sont eux qui évaluent les besoins. Nous voyons bien, comme la Croix-Rouge ou l’ASBL Cent Buttek, que les besoins ne cessent de croître. Nous offrons d’ailleurs ainsi la possibilité à ces gens de se procurer des légumes frais, car souvent ils n’ont pas assez d’argent pour se nourrir convenablement et nourrir leurs enfants. Cela nous coûte d’ailleurs pas mal d’argent, à la Croix-Rouge aussi, de faire cette différence dans l’alimentation de notre public. Mais les épiceries sociales sont aussi un « fairness center », avec une boutique d’objets d’occasion, etc. Nous avons des lieux où nous cuisinons ensemble pour voir ce qu’on peut faire avec des légumes frais. Les gens viennent aussi prendre des conseils ou boire un café en discutant au fairness center. C’est important d’avoir un point de rencontre.

Entretien avec Geneviève Montaigu, à retrouver en intégralité dans Le Quotidien papier de ce lundi.

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