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LuxLeaks : le lanceur d’alerte se confie


Le Français auteur présumé de la fuite de documents ayant déclenché le scandale LuxLeaks, estime ne pas être un lanceur d’alerte isolé.

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« Il est injuste que le Luxembourg soit le seul pays cloué au pilori, qu’un seul cabinet d’audit soit pointé du doigt, car ces pratiques sont systémiques », avance Antoine Deltour, à l’origine du scandale LuxLeaks. (Photo : DR)

« Je suis juste l’élément d’un mouvement plus général », déclare Antoine Deltour, 28 ans, inculpé de vol et blanchiment, dans le quotidien Libération d’aujourd’hui.

Les premières révélations de LuxLeaks s’appuyaient sur 28 000 pages de documents obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et mettait en lumière le rôle de l’ex-employeur de Deltour, le cabinet PWC. PWC a accusé Deltour d’avoir acquis frauduleusement ces documents lors de son départ de l’entreprise en 2010, ce que le Français dément.

« La veille d’un départ, on cherche forcément à capitaliser son expérience professionnelle. J’ai copié des documents de formation, mais en explorant la base informatique de PWC, je suis aussi tombé sur les fameux tax rulings. Sans intention particulière ni projet précis, je les ai aussi copiés, car j’étais consterné par leur contenu », a-t-il expliqué, précisant n’avoir « contourné aucune protection informatique ». Deltour affirme aussi qu’il n’est pas le seul pourvoyeur de documents pour l’ICIJ.

« Dans LuxLeaks 1 sont mentionnés plusieurs documents internes postérieurs à mon départ de PWC. Je ne suis donc pas seul, explique-t-il. Dans LuxLeaks 2, il est question de dossiers pilotés par les autres membres du Big Four [de l’audit financier] : Deloitte, KPMG, Ernst&Young », ajoute-t-il.

« Il est injuste que le Luxembourg soit le seul pays cloué au pilori, qu’un seul cabinet d’audit soit pointé du doigt, car ces pratiques sont systémiques. Il s’agit de planification fiscale agressive mise en place par certains États, de stratégies complexes pratiquées à échelle industrielle par certains cabinets. La régulation sera toujours en retard sur l’ingénierie financière », a-t-il commenté.

Le Quotidien