La revendication du droit à la liberté d’expression absolue revient-elle à ignorer en fait la maladie mentale dans la tête d’une personne faisant preuve de négationnisme par rapport aux pires crimes contre l’humanité, sous prétexte de vouloir considérer «qu’il y a d’autres faits derrière la vérité apparente» (les fameux faits alternatifs) ? Sigmund Freud ne s’est jamais exprimé sur les faits politiques de son époque. Ses disciples – à part quelques rares exceptions – et les psychiatres contemporains continuent à se montrer extrêmement prudents à propos des comportements bizarroïdes que l’on rencontre chez certains trolls des réseaux sociaux.
Laissons donc aux magistrats et au ministère public la délicate et peu enviable mission de prendre les mesures appropriées au service de la démocratie. Du coté des «Libéraux», on s’inquiète apparemment des tendances liberticides qui existeraient au parquet grand-ducal. N’est-il pas préférable de défendre la Liberté avec les moyens judiciaires que de recourir à la psychiatrie ?
Nous avons lu avec grand intérêt la préface de Gérard Miller dans la récente édition (2005) d’un livre de Sigmund Freud et William C. Bullitt : Le Président T. W. Wilson. Portrait psychologique (ISBN 978-2-228916-30-1, première édition de 1966 seulement).
Difficile de savoir ce que Freud appréciait dans son coauteur, Bullitt, un diplomate brillant et «personnage clef des premières relations soviéto-américaines», proche conseiller de Wilson et de Roosevelt. En tout cas, Bullitt a joué un rôle primordial dans le transfert de Freud en Angleterre. (à suivre)
Jean Rhein