Pierre Frieden est né le 28 octobre 1892 à Mertert; il est décédé le 23 février 1959 à Zurich. Le 7 mars dernier, Post Luxembourg a honoré sa mémoire avec l’émission d’un timbre-poste officiel (0,70 euro) à l’occasion de son 125 e anniversaire. Après ses études secondaires à Echternach, Pierre Frieden a enchaîné avec des études de philosophie et de latin à Luxembourg, Fribourg, Zurich, Genève et Munich. À partir de 1916, il enseigna la philosophie, le latin et le français à Esch-sur-Alzette. En 1929, il fut nommé bibliothécaire à l’Athénée de Luxembourg et directeur de la Bibliothèque nationale.
Jusqu’à sa destitution par les nazis en octobre 1940, il enseigna la philosophie aux Cours supérieurs. Il fut arrêté par la Gestapo en 1942 et incarcéré à la prison de Luxembourg-Grund, et au camp de concentration de Hinzert jusqu’en novembre 1942. Après la Seconde Guerre mondiale, il devint membre du Conseil d’État. Entre 1944 et 1959, il occupa les fonctions de ministre de l’Éducation nationale, des Cultes, de l’Assistance sociale, des Arts et Sciences, de la Population et de la Famille, de l’Intérieur et de la Santé publique. Au moment de son décès, il occupait en outre le poste de ministre d’État.
De 1944 à 1946, il publia la série «Cahiers du redressement-Schriften zum Wiederaufbau», comprenant 17 cahiers qui se présentent sous forme de dialogues fictifs entre un politicien, un philosophe et un théologien sur la guerre, la paix.
Pierre Frieden a défendu la notion de l’identité nationale dans un contexte européen et a rendu attentif sur les particularismes de la synthèse franco-allemande dans la culture luxembourgeoise. Son essai Luxemburg, ein europäisches Experiment (1955) développe la thèse du melting-pot.
Jean Rhein