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[Luxemburgensia] L’heure de la vérité approche

Les propos délibérément maladroits et déplacés du philosophe Kremer nous font penser à l’adage latin «Si tacuisses philosophus mansisses». Monsieur Kremer est récidiviste. Il sait parfaitement qu’il froisse les opinions.

Et il utilise son privilège de philosophe attitré pour propager des positions qui désunissent. On y retrouve la redoutable approche des populistes de vouloir avancer des faits alternatifs.

S’il fallait attendre – comme le propose Kremer – qu’il n’y ait plus aucun adhérent des groupes de la Résistance en vie, ce ne serait pas la fin des tabous. Ce que la collaboration a été pour la France, le culte du tabou, («Tous les Luxembourgeois ont été des résistants», dixit Pierre Dupong, CSV), elle l’est pour le Luxembourg. Même un philosophe de la droite frustrée ne peut pas effacer la vérité historique, sous le prétexte fallacieux de défendre l’éthique et la liberté d’expression. À l’occasion du décès d’Helmut Kohl, l’une des vérités historiques pénibles réapparaît à la lumière du jour : les enrôlés de force ont été indemnisés par l’Allemagne fédérale, même si les indemnités ne leur sont jamais intégralement parvenues. L’État CSV a réglé à sa façon le silence d’une opposition parlementaire (J. Gremling & Enrôlés de force). Cette même Allemagne atlantiste a indemnisé et protégé les anciens volontaires luxembourgeois de la SS.

Le tabou historique profite à certains. Heureusement, l’un des groupes de victimes de la Seconde Guerre mondiale reçoit à juste titre entretemps la reconnaissance dont il avait été privé si longtemps.

Jean Rhein