Le recensement de la population de 2011 a pour la première fois au Grand-Duché répertorié les langues parlées en privé, au domicile et au travail. Un livre dirigé par Fernand Fehlen et Andreas Heinz, de l’université du Luxembourg, Die Luxemburger Mehrsprachigkeit. Ergebnisse einer Volkszählung (Luxembourg, 2016, ISBN 978-3-8376-3314-6), a retenu que plus de 200 langues sont parlées dans le pays. Avec 55,8 %, le luxembourgeois figure au premier rang, suivi par le portugais (15,7 %) et le français (12,2 %).
88,8 % des Luxembourgeois affirment parler la langue de Dicks; parmi les Luxembourgeois de naissance, ce taux atteint les 95,5 %. Pour les étrangers nés au Luxembourg, le sondage indique que 24,8 % utilisent le luxembourgeois comme langue principale.
Seulement en famille, le sondage a établi une corrélation entre le pays d’origine et la préférence de la langue parlée. A été examiné, dans ce contexte, l’usage du français, du portugais et de l’allemand. Pourtant, 64,9 % des étrangers résidents affirment parler à leur domicile le luxembourgeois.
Mondialisation oblige, au travail, la situation est bien différente : la langue dominante utilisée est le français, avec 68,1 %, devançant même le luxembourgeois (60,5 %), l’allemand (34,2 %), l’anglais (28,5 %) et le portugais (14,6 %).
L’anglais est plus répandu dans les professions requérant une formation de base élevée; pour le portugais, la situation est inversée. Les auteurs de l’étude constatent que les antagonismes sont les plus prononcés dans la comparaison de l’usage de l’anglais et du luxembourgeois.
Si la matière linguistique s’est «popularisée», au point de devenir le sujet de prédilection de la droite, les raisons sont politiques, puisque ces milieux ont reconnu que le meilleur moyen d’empêcher l’intégration et la démocratie participative est l’usage du luxembourgeois.
Jean Rhein